HRP-Val d'Aran, Encantats, Bonaigua

A l'étape 21, en passant le col de Moulières, Alain était encore en Aragon. Ce n'est qu'en traversant la rivière pour atteindre la route et l'Hospice qu'il est passé en Catalogne Sud. Pour accéder au Val d'Aran, il lui faut soit remonter le tunnel vers le Nord soit, lundi, passer le col de Rius.
Le val d'Aran est administrativement rattaché au gouvernement autonome de Catalogne. Il a néanmoins sa langue propre, l'aranais (occitan-gascon) enseigné à l'école au même titre que le catalan ou l'espagnol.
La Catalogne sud est une entité autonome dépendant de l'état espagnol. Pourquoi sud ? Tout simplement parceque depuis le traité des Pyrénées, la Catalogne a été partagée. Le sud est rattaché à l'Espagne alors que le nord est rattaché à la France sauf l'enclave de Llivia. pour les français, c'est ce que nous appelons les Pyrénées-Orientales.
A l'heure de l'Europe où les frontières n'ont plus une grande importance, nous parlerons de ces régions en termes historiques, culturels et linguistiques plutôt qu'en termes administratifs comme nous l'avons fait depuis le début de la traversée en parlant du Pays-basque et de l'Aragon, également entités autonomes au sein de l'Espagne.

Lundi 2 juillet 2001
Il entre dans la zone péripérique duParc National d'Aygues Tortes et le massif des Encantats. Le plus haut sommet qu'il peut admirer dés son passage au col de Rius est le Bécibéri (3004 m)
Difficile de sortir du confort de l'hospice. Mais Alain vient de prendre la décision de gagner une journée d'ici Alos d'Isil. Comment? En rejoignant dés ce soir le refuge de Colomers au lieu de rester à La Restanca. Pari réussi. Depuis le barrage, il pourra même téléponer à sa famille et organiser sa récupération au gîte de Mounicou en Ariège pour vendredi soir au lieu de repartir avec moi mercredi soir (il doit être à Paris samedi soir).
Nous montons ensemble au col de Rius sous une grosse chaleur.Alain en profite pour faire quelques brasses dans le lac. C'est le grand beau.
Evidemment, plus de place au refuge. Difficile de faire de la montagne sans organisé comme à l'armée avec des jours bien rpécis sans impondérables comme le mauvais temps et ainsi pouvoir réserver comme un simple touriste le fait pour des hôtels. Il arrive au refuge avant l'orage.

Mardi 3 juillet 2001
Départ tôt du refuge et il passe à la Bonaigua à 10h où je l'attends pour un petit déjeuner (au refuge il est parti trop tôt pour les espagnols). A 11 h. il repart léger en me laissant tout ce qui est inutile. Il a bien fait de ne pas faire étape à la Bonaigua puisqu'il n'existe aucun refuge et aucun moyen de se ravitailler, pas même de l'eau potable. Il faut descendre 1Km plus bas pour trouver un filet d'eau pas terrible.
Il rejoint le refuge d'Airoto (vers 16 h, aprés un bain dans un lac: ça devient une habitude) en n'ayant vu un chemin qu'au départ. Tout le reste se fait en terrain vierge. Pas âme qui vive.
Depuis le refuge je lui avais recommandé de prendre un bon cemin que nous avions vu cet automne avec Daniel, qui descend directement sur Isil où il y a un gîte. Il avait également la possibilité de monter au col del Clot de Moredo d'où il pouvait rejoindre une piste 4x4 assez longue qui arrive entre les villages d'Isil et Alos d'Isil. Il a préféré suivre les indications véronesque et est parti ors sentier jusqu'à Alos d'Isil. Selon un vieux paysan rencontré au village, il faut être fou pour descendre à cet endroit.
Il n'a pas pu arriver avant l'orage. Trempé, nous sommes allés au gîte du village d'Isil. Et puis petit probléme pour Alain: ses chaussures sont hors d'usage.
Pour les 3 jours qui restent, je vais lui donner les miennes qui ne sont pas dans un meilleurs état.

Mercredi 4 juillet 2001
Abri Enric Pujol? Curieusement, aucune carte espagnole (Alpina) ou franco-catalane ne donne ce nom. Il doit s'agir, selon les descriptions, du refuge du Mont Roig (Mont Rouge) du FEEC. Alain confirmera que sur place il est mentionné Enric Pujol.
Ce matin au départ d'Isil, il a fallu remonter la route jusqu'à Alos d'Isil puis la piste.
C'est une autre piste qu'il faut prendre sur la droite, qui traverse la Pallaresa par un pont. Cette piste monte à une première grande puis une seconde qui devait être un grande ferme (26 emplacements de vaches dans l'étable). De là, c'est l'aventure.Alain a mes chaussures. Je n'irai pas plus loin que le bout de la piste. Je le vois se perdre au milieu de l'herbe humide de la pluie de la nuit. Il marche vite malgré ses 20Kg (le refuge du Mont Roig n'est pas gardé, il faut tout monter).
En définitive Alain arrivera avant la pluie et ses chaussures ont tenu. Il retrouvera un français qui fait la traversée dans l'autre sens (peut être pour ne pas avoir le soleil dans les yeux).

Jeudi 5 juillet 2001
Dernières nouvelles 21 h; Je veins d'avoir Alain au refuge de Certescan. Tout va bien Suite aux gros orages qui se sont abattus sur les Pyrénées j'avais quelques inquiétudes pour Alain. Hier, la montée s'est passée sans probléme et sans pluie. Il est arrivé avant l'orage. Il a été rejoint au refuge du Mont Roig par un autre français faisant la traversée dans l'autre sens. Il a plu et fait orage toute la nuit Ce matin, il grêlait encore à 10 heures. Alain n'a pu quitter le refuge qu'à 13h30 lorsque l'orage est passé. Il est arrivé au refuge de Certescan à 18h 30.

Vendredi 6 juillet 2001
Alain est de retour à Tarbes sans problème, pour quelques jours.
Un arrêt jusqu'au 12 juillet pour affaires personnelles. Retour sur Tarbes