Traversée des Pyrénées à raquettes à neige - Etape 05: Porta - Les Escaldes - Andorre la Vieille

Les Escaldes est une "banlieue" d'Andorre la Vieille.

- Récit de l'étape 5 réalisée le mardi 22 février 2000

Jacques et Sophie SOULIE ont eu la gentillesse de nous accueillir hier soir chez eux à Porte. Jacques est un sportif et montagnard averti. Kinésithérapeute mais aussi entraineur de l'équipe Andorrane de ski alpinisme (un sport aussi populaire dans la Principauté que le foot chez nous). La discussion s'est éternisée tard le soir arrosée par un côté du Roussillon cuvée spéciale "Trace Catalane". Jacques part le mois prochain à l'Everest: on a refait l'ascension.

Le matin normalement réveil à 5 h. En fait il est mal réglé et après avoir déjeuner on se rend compte que nous nous sommes levé une heure trop top. peut importe il y a la lune....
Élisabeth me transfert à PORTA au bas de la vallée du Campcardos. Il fait froid et la lune nous éclaire. Pas (ou si peu) de neige que je parts sans mettre les raquettes. Je monterais ainsi jusque vers 1 980 m d'altitude, un peu au-dessus de la cabane. J'avance volontairement lentement. Je sais que l'étape est longue et celle de demain aussi le sera. Inutile de fatiguer et puis j'ai une heure d'avance. Il commence à faire jour en approchant de l'Estany Gros. Je traverse le petit bois au-dessus de l'estany. Des congère énorme dans ces arbres gênent ma progression. J'enfonce jusqu'aux genoux. Sur les pentes de la Porteille, j'apperçois des traces. Pourtant autour de moi il n'y a rien. En fait sur les dernières pentes un peu plus dure je suis sur des traces de motos venues par la Porteille. je monte tout droit sur la Porteille que j'atteins un peu avant 10 h. (2 510 m)

Les motos se sont bien amusées.... impossible de suivre leurs traces, ils ont fait n'importe quoi. je descends tout droit dans la pente en fait pas si pentue que je le pensais. le vall de Llosas est splendide. En toile de fond il y a la Sierra del Cadi. La descente est agréable.La recherche d'itinéraire pas trop compliquée. je pensais, d'après la carte, descendre rive gauche. En faite impossible: c'est rive droit et il y a même un chemin qu'on peu deviner avec le peu de neige. Je commence à m'interroger sur la carte. D'après ma carte, à 2 100 je dois couper vers le Vall Civere pour m'éviter une remontée. Je quitte le sentier pour traverser: je comprends vite que c'est hors de question. Il faut descendre à la cabane dels Esparvers à 2.068 m (en fait 2.050 m à l'altimètre). Je doute de plus en plus. Il est 11 h 30. Je m'arrête 30 mn pour me restaurer et à midi je reprends la montée. La carte indique le chemin à droite. En fait une trace m'indique qu'il faut aller à gauche et ceci est confirmé par des balises sur les arbres. Je suis. Il y a de sacrés congères. La trace existante ne m'est pas d'une grande utilité. de plus elle disparaît assez rapidement dans la forêt. La vallée se ressert, plus de traces mais visiblement il faut passer sur l'autre rive. Le brassage se poursuit jusqu'au Pla des Estanys vers 2.300m et encore au-dessus. Des petites combes très enneigées me permettes d'atteindre une croupe plus dure vers 2.450m, puis les 100 derniers mètres en neige dure assez redressée me permettent d'atteindre le col à 2 600 sur l'alti au lieu de 2 649. Il est 14 h 45. La carte n'a pas été d'une grande utilité. je suis au Port de Vall Civere uniquement parcequ'il est évident que ça ne passe pas ailleurs.

La descente est un peu raide au départ. Une sorte de combe très enneigée. De la poudreuse parfois soufflé. Jacques m'a dit de descendre tout droit au Pla puis de rester à droite. D'après la carte le Pla de l'Ingla est à 2.120m. Avec la variation constatée au col et que je n'ai pas recalée je devrais avoir l'altimètre vers 2 070. En fait je suis sur le plat à 2.250m et les cabanes ne ressemblent pas à ce qui est indiqué sur la carte. On m'indique un refuge: quel est donc la signification de ce terme ??? Et puis je vois une autre cabane dans la forêt. Il y a peut être autre chose plus bas. Allons voir. Au bout du plat il faut traverser quelques torrent sur des corniches. La marche est très pénible. De la poudreuse en transformation jusqu'au genou. Au bout du plateau, je vois une balise de GR sur un arbre rive droite. Je suis sur le bon chemin encore que les itinéraires balisés d'été ne sont pas forcément les meilleurs l'hiver. Mais ici je suis les conseils de Jacques: rester à droite. Et puis ne pas trop descendre dans le fond de la vallée. Et je tire toujours à flanc ou sur des croupes en forêt avec une neige très profonde. je suis toujours à 2.200m. Il m'a fallu beaucoup de temps et de distance pour arriver à 2.100m. Plus de doute: les courbes de niveau de la carte sont fausses au moins de 100m. Enfin, le chemin devient franchement évident. Je passe une bâtisse que je pense être la Forga d'Andorra normalement sur la courbe de 1.900 m. En fait je suis toujours à 2 050 m. Le niveau de la neige dans la forêt me laisse penser que mon altimètre est juste. Par la suite j'arrive au joli refuge de Fontverd noté à 1805 m sur la carte ùmais en définitive à 1850. Au bout du plateau je peux déchausser les raquettes et poursuivre le chemin à pieds.

Jacques m'avait dit qu'il me faudrait 4 h pour descendre. Je suis encore dans les temps. Je passe le joli "village" de Ramio et un panneau me confirme plus bas "les Escaldes: 1 h". Tout à coup on voit les immeubles des villes apparaître. Je dois appeler Élisabeth pour qu'elle vienne me chercher. Curieusement, je suis en "recherche réseau" depuis ce matin. Impossible de joindre Élisabeth alors que j'approche de la route. Je suis à 1.500m et la route est à 1.400. La descente est assez raide mais le chemin excellent. En fait la route est plus proche de 1.200m que de 1.400. Confirmation: la carte est fausse.

Sur la route je suis seul. Encore du bitume à faire en Koflach: 3 km. Ca devient une habitude. pas évident de trouver ma femme au milieu de cette ville avec un téléphone qui ne marche pas. A une station d'essence, j'explique ma situation. on me propose de téléphoner mais uniquement en Andorre car le téléphone est muselé et ne peut pas appeler l'extérieur de la Principauté. Heureusement, j'avais dans la poche un morceau de papier avec le numéro de portable de Jacques (ça sert toujours d'être bi-national). Par son intermédiaire, Elizabeth a pu être prévenue pour me récupérer. Nuit à l'hôtel.

Par manque de temps, je ne mets pas d'informations sur Andorre. Vous pouvez toutefois visiter ce site: www.andorra.ad

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