Peut-on faire de la montagne en toute sécurité? - 2007

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Il est impossible de pratiquer la montagne, comme tous sports de loisir en milieu naturel dit "sports de nature" sans prendre de risques. Prétendre le contraire serait un mensonge autant qu'une hérésie.
Par contre, il est possible de diminuer les risques et de prendre conscience des risques. Ceci est possible par une bonne connaissance technique de la pratique, une connaissance du terrain et un bon entraînement physique. Cela passe également par une bonne capacité d'analyse d'une situation et l'adaptation de son niveau de pratique à son niveau de compétence et de capacité personnelle.
Il faut donc faire trés attention aux affirmations de certains titres de presse, de publicité ou de promotion.

Les accidents mortels survenus récemment dans la partie béarnaise des Pyrénées reposent la question de la sécurité. "Sud Ouest" rappelle quelques précautions, avec l'aide du PGHM

Un randonneur espagnol frappé par la foudre, mi-avril, sur le pic d'Ohry. Une cordée qui dévisse mardi dernier dans l'ascension du pic du Midi d'Ossau. Ces dernières semaines, deux accidents mortels ont endeuillé la montagne. Rappelant de manière brutale que le risque n'est jamais absent sur les pentes.
Au moment où de nombreux amateurs de balade et d'escalade reviennent vers les sommets, il ne paraît pas inutile de rappeler quelques conseils élémentaires de sécurité. "Sud Ouest" est allé les chercher auprès du major Boyé, commandant le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) basé à Oloron.
S'informer de la météo. C'est La première précaution à prendre avant de partir. Il suffit de téléphoner au service de prévisions départemental de Météo France (08 92 68 02 64), qui propose un bulletin montagne. Sachant qu'une opération de secours effectuée par mauvais temps peut multiplier par 10 ou 20 les délais d'intervention.

Prévoir son itinéraire en fonction de sa condition physique. Ce qui importe, c'est d'être progressif dans ses sorties, se connaître, et s'être préparé. Surtout, ne jamais se surévaluer. Le conseil est valable pour toutes les sorties en montagne. Quelle que soit leur nature.

Eviter de partir seul. Ou, si c'est le cas, laisser son itinéraire à quelqu'un et ne pas en varier. Pour éviter de voir les recherches s'engager à un endroit où l'on ne se trouve pas.

Avoir un équipement adapté. C'est-à-dire un sac à dos adéquat, avec au fond des vêtements de rechange afin de palier un brusque changement du temps. Voire d'être en mesure de passer une nuit dehors.

Eviter certains endroits en cas d'orage. Les crêtes notamment, car elles sont dégagées et la foudre a plus tendance à frapper les points hauts que les creux. Lorsqu'un orage éclate, il est également recommandé de descendre rapidement, plutôt par des cuvettes et des fonds de vallons.
De même, si l'on est vraiment pris dans l'orage, il est important de se débarrasser de tout ce que l'on a de métallique sur soi. Quitte à laisser son sac à distance. Il convient également de ne pas se placer sous un arbre ou sous un rocher isolé. Car tout ce qui "sort" du relief a tendance à se faire frapper plus facilement par la foudre. Sachant qu'un éclair génère jusqu'à 10 millions de volts pour une température allant de 8.000 à 30.000 degrés. L'impact survenant en un millième de seconde.
Sachez aussi que la foudre peut suivre un ruissellement. Et qu'il est utile de s'isoler de l'humidité en se plaçant sur des vêtements secs. Un sac de couchage constitue également un bon isolant.
S'appuyer contre une paroi rocheuse qui ruisselle présente enfin un risque. Et il est toujours préférable, sous l'orage, de se coucher plutôt que de rester debout.

Se faire voir des secours. Pour se faire repérer des secours, on peut étendre un vêtement coloré à côté de soi. De même, pour éviter toute confusion lorsqu'un hélicoptère s'approche, des signes peuvent également être faits avec les bras: le N pour "non" (bras droit levé, bras gauche baissé), l'Y pour "oui" (les deux bras levés et écartés).

Source: Sud-Ouest du 3 mai 2007