Traversée à ski des Pyrénées - Etape 1: Nohèdes - Refuge de Caillau

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Traversée à ski des Pyrénées - Etape 1: Nohèdes - Refuge de Caillau

Etape 1: Nohèdes - Refuge de Caillau Carte IGN: TOP 25 N° 2348 ET et 2249 ET
LieuxAltitudeDen. +Den. -Distances TempsObservations
Nohèdes - Village (gîte) 943--La Réserve Naturelle de Nohèdes
Col de Marsac1.0561131.75030
Col de Tour1.5204646.000120Piste forestière
Piste à flanc1.52331.75030Piste forestière
Torrent - Talweg 1.52741.50020Piste forestière
Croupe1.543161.00020Piste forestière
Refuge de Callau 1.537- 61.500 20 Piste forestière - refuge en haut de la station
du col de Jau (Pyrénées-Orientales)
600- 613.500240
4 hTotal temps

- Commentaires de l'étape

Le gîte de Nohèdes est situé au centre du village ou la particularité sont ses fours qui ressortent des murs comme des verrues. Le village en lui-même vaut la visite si vous passez dans la région. Pas de repas au gîte mais tout ce qu'il faut sur place pour préparer ses repas. Il appartient au Directeur de la Réserve. Excellent accueil. A recommander. Il existe un petit restaurant dans le village mais il faut commander à l'avance.

Le village est situé au fond d'une vallée que l'on prend en amont de Prades. Longue vallée...

J'ai passé la soirée avec 3 scientifiques à la recherche de "carabes" dans la réserve apparemment très riche dans ce domaine. J'y ai appris que le loup (unique spécimen mâle dans les Pyrénées Orientales) y venait de temps en temps. Le dernier ours y a disparu en 1984. De temps en temps les enfants de Melba viennent y faire un séjour. En fait, ils se promènent entre Orlu et le Madres. Le mâle n'a pas hiberné. Il a continué à se balader en particulier du côté de Quérigut (frontière Ariège - Aude et PO). Les problèmes dans les villages sont multiples:

Villages abandonnés par les habitants traditionnels ayant une activité d'élevage au profit de résidences secondaires ou de retraités.

Les nouveaux habitants cohabitent parfois difficilement avec les derniers éleveurs. Les conflits sont entre autre: divergences de points de vu sur la gestion de la commune qui évolue d'une culture rurale à une culture plus citadine et moderne

Problèmes de cohabitation avec les animaux de la ferme: les moutons qui salissent la rue en traversant le village, le coq qui chante, etc...

Problème de sonnerie des cloches de l'église: ne pas sonner le matin pour éviter de déranger les vacanciers qui dorment

Problèmes de gestion de l'espace rural pour certain, sauvage pour d'autre ou alors de chasse...

Des villages pratiquement rachetés par des chasseurs qui gèrent l'espace pour leurs loisirs au détriment de l'élevage qu'ils voudraient parfois voir disparaître (cas du village d'Urbanya). Un espace non géré devient sauvage avec l'apparition de la "sauvagine" et le développement anarchique des arbres et buissons au détriment des prairies et des sentiers.

Développement d'une faune d'ongulés (chevreuils, cerfs, mouflons...) qui ne peuvent qu'attirer les grands prédateurs (loups, rapaces, ours...).

Il est clair que la région méritait une réserve naturelle pour tenter d'éviter de voir mourir des villages d'une beauté incontestable mais aussi pour essayer de gérer au mieux cet espace naturel remarquable face au Canigou.

L'itinéraire part en dessous du village sur la route menant à Prades. Un panneau indique Urbanya. Suivre normalement un balisage orange. Le problème est que ce balisage est très mal fait et peu fiable même sur une piste évidente. A un carrefour où la piste descend légèrement (alors qu'on cherche à monter), le balisage orange disparaît au profit d'un balisage jaune qui tourne à gauche et qui se mélange avec des balises blanches. Le tout nous mène dans un enclos agricole, nous fait suivre une crête très agréable, sortir de l'enclos, se perd alors qu'une piste nous tend les bras pour se terminer en cul de sac. Au bout de ce cul de sac, la "forêt presque primitive", une borne ONF indiquant la forêt domaniale avec une surprise: une balise orange. Evidemment ça ne mène nul part, il vous reste à visiter le fouillis de la forêt sans chemin. Là, surprise, vous visitez les vestiges d'une activité pastorale ancienne (peut être pas plus de 20 ou 30 ans) avec des terrasses, des bordures de chemins sur des pentes escarpées et des sources aménagées. Après cette visite dans le passé fort enrichissante pour les futurs ethnologues, on atteint, grâce à une bonne lecture de carte, le col del Tour.

Curieusement tous les terrains sont clôturés avec des portes d'entrée pour nous rappeler que le randonneur est dans une propriété privée. De là le balisage toujours aussi nul et minable nous laisse le choix entre 3 pistes en direction de l'Ouest (celle en direction de l'Est redescend à Prades). J'ai choisi la plus élevée versant Sud ce qui m'a permis une belle balade en crête avant de descendre sur le versant Nord et retrouver une piste menant au refuge.

Cette piste m'a permis de repérer (très rapidement car le brouillard est vite arrivé) mon itinéraire pour le lendemain et surtout de chausser pour la première fois. Elle m'a permis également de passer à une ancienne mine de talc déjà bien reprise par la végétation.

Le refuge du Callau appartient à la commune de Mosset. C'est une ancienne bâtisse qui servait à l'époque de l'exploitation du talc à la fois de "gare" et d'hébergement aux ouvriers. L'ancien abri du petit train existe toujours et on peut voir de vieilles photos sur les murs du refuge.

J'ai été accueilli par José, gardien occasionnel du refuge. José, licencié de sociologie est l'homme à tout faire à la commune. Il est réfugié politique du Chili. Par pudeur je ne parlerai pas de tout ce que sa famille a pu endurer sous le régime de Pinochet mais on comprend mieux pourquoi le pardon ne peut pas exister dans ces cas là.

La commune de Mosset est un petit village vivant essentiellement de l'exploitation forestière. Elle a une activité culturelle très intense avec 10 nationalités qui s'y côtoient. Il a été créé en 1934 un véritable lycée par les époux Kluger, d'origine allemande ayant fuit le nazisme. Envoyé sur le front russe lorsqu'ils ont été retrouvés pendant la guerre, ils parviennent encore à s'enfuir du régime soviétique pour revenir à Mosset. Ce lycée qui avait abrité de nombreux enfants juifs et espagnols républicains à l'issue de la guerre d'Espagne a été transformé en centre d'accueil pour enfants (classes vertes, escalade, musique, etc...).

Avant guerre le talc était une source de revenus importants pour le village. Le petit train transportant le minerais jusqu'à un téléphérique qui le descendait au village pour y être transformé, prêt à la consommation.

Le refuge tout à fait correct pour y passer la nuit, ne doit pas officiellement servir de repas (problèmes de normes). Des aménagements doivent y être faits par la commune qui vient de l'acquérir récemment. En fait l'ensemble des terrains (2.500 ha) et des bâtiments de la mine avait été racheté par la Mutualité Sociale Agricole. La MSA est toujours propriétaire des terrains dont 1.500 ha sont loués à l'année pour la chasse. Braves agriculteurs, payez des charges sociales pour que certains aillent s'amuser (et racheter vos villages) et d'autres vous raconter que votre régime social est déficitaire. No comment!

La MSA est une mutuelle et non une société, les adhérents ont un droit de regard et d'administration qui sont des paysans. Ils sont donc responsables de la situation
Jean-Paul Dollo

- A voir ou visiter

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