Sombre histoire pour la TCP par la vallée de la Neste - 2008

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Le projet de ferroutage pat une Traversée Centrale des Pyrénées, dite TCP, par la vallée des Gaves semble stoppé en raison de "l'opposition de la population". Encore que, certains y pensent toujours.
Par contre, "pas d'opposition du côté de la vallée de la Neste et la vallée d'Aure", nous dit-on. Pour éviter les désagréments soulevés par la vallée des Gaves, l'idée est de rentrer le chemin de fer en tunnel dès Hèches selon "la révélation" reçue par Christian Castéran. Du coup les maires des communes de la vallée y voient une opportunité touristique comme au XIXème siècle avec des gares de desserte de des trains de voyageurs. Et puis, pas de nuisance avec un tunnel à l'entrée de la vallée&....

Les élus de la vallée s'organisent

- Un leurre

Ne nous leurrons pas. Pour commencer, le projet d'origine de ce chemin de fer à grande vitesse ne prévoit pas de voyageurs mais uniquement du fret marchandises. De plus, s'il y a des trains de voyageurs, ce n'est sûrement pas pour desservir la vallée mais pour y mettre un TGV qui ira le plus vite possible entre deux bassins de population importants: Toulouse et Saragosse. La vallée d'Aure? Et la Neste? Aucun intérêt commercial pour un transporteur privé car, très rapidement, il n'y aura que des transporteurs privés sur rail. La desserte des vallées restera dans le cadre des transports régionaux à la charge de la région.

La plateforme multimodale existant déjà près de Huesca, quel développement économique et social peut apporter une TCP dont les trains ne feront que passer dans le département?

Louis Dollo, le 15 juin 2008

- Le Conseil Général des Hautes-Pyrénées unanime pour une TCP par les vallées d'Aure et de la Neste

Contre toute attente et en se contredisant par rapport à des votes antérieurs sur la version vallée des Gaves, le Conseil Général votre à l'unanimité le 27 juin 2008, une motion en faveur de la TCP par la vallée de la Neste en arguant de bonnes relations et autres conventions avec l'Aragon.... " Cet engagement doit être renforcé et concrétisé par la réalisation d'une liaison souterraine et ferroviaire sur l'itinéraire Hèches - Bielsa, déterminant pour le développement du territoire départemental."

Et cette même assemblée qui n'a pas voté d'aide pour la ville de Lourdes à l'occasion de la venue du Pape en septembre 2008 au nom du respect de la laïcité, trouve néanmoins intéressant d'user du caractère religieux et touristique de Lourdes pour justifier son passé: "L'assemblée départementale a rejeté l'option d'un itinéraire passant par la vallée d'Argelès et prolongé par un tunnel sous le Vignemale. Les raisons sont liées aux problèmes majeurs qui seraient générés pour le tourisme des Hautes-Pyrénées et la situation de Lourdes qui constitue sur l'itinéraire un verrou naturel mais représente aussi l'un des grands sites religieux mondiaux à préserver. "Et plus accessoirement l'avis du peuple..." Ce projet rencontre en outre une forte opposition des populations locales. "... Pour conclure joyeusement: "Le Conseil Général des Hautes-Pyrénées s'exprime donc unanimement en faveur de l'itinéraire Hèches-Bielsa."

Mais quelle unanimité?

Regardons la composition politique du Conseil Général.
Les quatre élus de droite (Entente républicaine) sont bien heureux de voir le problème s'évacuer vers une autre vallée qui ne leur est pas favorable. Le syndrome "NIMBY" joue pleinement son rôle.
Du côté du PRG qui a perdu le siège de la présidence de l'assemblée départementale au profit du PS qui n'a pas cédé, nous sommes un peu dans le même état d'esprit. En dehors de Michel Pelieu du Val Louron qui, au passage, pourrait bénéficier de la pollution sonore et visuelle du fond de vallée, ce parti n'a aucun élu directement concerné.
Politiquement, cette affaire reste purement PS.

Par ailleurs, le député PS Pierre Forgues, toujours élu avec une large majorité, pourrait ne pas se représenter aux prochaines élections. En tout état de cause, les Hautes-Pyrénées perdront un député sur les trois dans la nouvelle configuration. Il faudra donc laisser une place à une grosse tête du PS, probablement Jean Glavany. Comme il n'a pas que des amis, y compris au sein du PS, peut-être une occasion de lui glisser une peau de banane pour les prochaines élections.

Les autres positions sont d'apparence toutes aussi surprenantes.
Le maire de Tarbes, Président de la Communauté d'agglomération du Grand Tarbes, Gérard Trémège (UMP / Parti radical valoisien de JL. Borloo), s'était battu contre le projet par la vallée des Gaves qui n'aurait pas manqué de perturber sa ville ne voit pas d'un mauvais oeil le projet s'installer dans la vallée voisine totalement acquise au PS.

Maryse Beyrié, maire et conseillère générale de Vielle Aure disait, prudente, entre deux portes de l'assemblée départementale "je suis pour le lancement des études, après on verra. "Puis se ravisant" Si ça traverse la vallée d'Aure, je serais contre et je me battrai. "Pour elle, il n'y a aucun doute que cette traversée doit rentrer en tunnel à Hèches c'est-à-dire... chez les autres...

Nous voyons qu'entre positionnement avec arrières pensées politiques et syndrome "NIMBY", l'unanimité est assez fragile et pourrait ne tenir qu'un temps. Peut-être le temps que la population découvre le projet qui reste assez flou et prenne conscience de toute une série de nuisances visibles et invisibles qui pourrait bien affecter leur vie quotidienne y compris en vallée d'Aure.

Attendons la suite. Mais peut être que, comme en vallée des Gaves, le projet rencontrera "en outre une forte opposition des populations locales". Dans ce cas là, que feront le Conseil Général et les élus PS de la vallée?

Louis Dollo, le 20 septembre 2008

- Coup de théâtre: Le TCP ne rentre pas en tunnel à Hèches

Une entrée en tunnel à Hèches signifie bien qu'il n'y a pas de train au-delà comme au XIXème siècle ou début du XXème. C'est bien ce qui semble séduire les élus de la vallée: développement économique du département sans nuisance de la vallée sous réserve du leurre mentionné ci-dessus.

Et bien, vous vous trompez!

Une importante agence immobilière de Toulouse qui souhaitait vendre une parcelle de terrain à Camous, soit bien en amont de Hèches, se voit signifier par lettre du 31 juillet signée du Président du Conseil Régional, Martin Malvy et de la Présidente du Conseil Général, Josette Durieu, l'impossibilité d'une telle opération.
Le motif?
Devinez!

"Les emprises ferroviaires que vous souhaitez céder sont situées sur le territoire d'études et donc potentiellement sur l'un des tracés de la future traversée centrale des Pyrénées". [Voir la copie de la lettre]

Voilà qui est clair est sans ambigïité. L'entrée sous tunnel ne se fera pas à Hèches comme l'explique à longueur de réunion Christian Castéran, l'emblématique visionnaire et non moins président de l'association NTP, mais quelque part en amont, au-delà de Hèches. Et pourquoi pas à Saint-Lary comme le préconisait un rapport SYSTRA il y a déjà quelques années?

Tromperie? Peut-être. Mesure de précaution? Difficile à dire. Mais situation pour le moins curieuse qui demandera quelques explications dans les prochains jours.

En attendant, l'association NTP a reçu une subvention du Conseil Régional pour l'aménagement de locaux à Lannemezan d'un montant de 800 Euros. Ils s'installent donc dans la durée.

Louis Dollo, le 12 septembre 2008

- Réaction du maire de Cadéac les Bains

Le Maire de Cadéac les Bains nous fait parvenir un communiqué

TRAVERSEE CENTRALE DES PYRENEES
CAMOUS
EMPRISES FERROVIAIRES GELEES

Si le projet de la Traversée Centrale des Pyrénées par la Vallée d'Aure (tunnel Hèches-Bielsa) se concrétise, les habitants des villages du bassin de vie de Sarrancolin, entendrons siffler les trains avec tout le cortège des nuisances que cette ligne ferroviaire à grande capacité pourra engendrer.

Vous devez savoir que par correspondance en date du 30 juillet 2008, Madame la Présidente du Conseil Général des Hautes Pyrénées et Monsieur le Président du Conseil Régional Midi-Pyrénées préconisent de geler la cession de terrains, sis à Camous, B n° 130P d'une superficie de 1500 m2 (emprises ferroviaires), au motif de la potentielle réalisation d'une Traversée Centrale des Pyrénées (nouvelle liaison ferroviaire transpyrénéenne de grande capacité) termes employés sur cette missive. Monsieur le Conseiller Général du Canton d'Arreau que pensez-vous de cette initiative?

Depuis plusieurs mois, le projet de la traversée Centrale des Pyrénées par la Vallée d'Aure fait l'objet d'articles de presse, déclarations à la radio, prises de position etc....
Population et certains élus pensent qu'il s'agit d'un canular, d'un projet utopique, en tout cas d'un projet déraisonnable.

Les dès sont pipés depuis le départ. Les élus du département organisent des réunions partisanes avec l'Association Nouvelle Traversée des Pyrénées. Cette association est soutenue pécuniairement par le département et la région au travers de subventions annuelles (qui servent principalement à régler les frais de bouche) et dernièrement 800€ au titre d'aménagement d'un local à Lannemezan.

L'itinéraire du projet ne semble pas figé et, le scénario évolue avec la personne qui en parle.
Personnellement, bien que n'étant pas technicien je ferai une suggestion et je propose de déplacer le miroir aux alouettes vers Saint Laurent de Neste (gare multimodale) proche de l'autoroute et de la voie ferrée à destination de Toulouse (pas de grands travaux à entreprendre pour la jonction) puis évidemment un tunnel, sous la station Cap de Neste, la vallée du Louron pour enfin arriver dans les plaines de Ainsa et Barbastro.
Ce tracé ne devrait en principe rencontrer ni contestation, ni opposition et devrait satisfaire les populations de la vallée des Gaves et Vallée d'Aure.

En attendant, élus et population de la Vallée d'Aure ne bradons pas notre vallée pour un gros coup médiatique. On ne peut se satisfaire du double langage de nos élus départementaux.

Mesdames et Messieurs les conseillers municipaux, réagissez, prenez vos responsabilités, en demandant par délibération ou bien par attestation l'ouverture d'un débat préalable.

Veuillez faire parvenir ces documents en Mairie de Cadéac. D'avance, merci pour notre chère Vallée d'Aure.

Comminiqué de presse de la mairie de cadéac du 12 septembre 2008

- Interventions sur Radio Vallée d'Aure du 10 septembre 2008

Sur radio vallée d'Aure, les deux associations se sont exprimées le 10 septembre 2008:

- Demande de débat préalable

Depuis début septembre, circule auprès des élus des vallées d'Aure et de la Neste, mais aussi du Louron, une motion demandant l'ouverture "d'un débat préalable sur l'optimisation des liaisons transpyrénéennes existantes, sur l'opportunité du projet, les retombés économiques valorisant la Vallée d'Aure."

- François Fillon a reçu les parlementaires et le maire de Tarbes

Après la cérémonie de départ du pape Benoît XVI, le Premier ministre François Fillon a reçu, hier, les parlementaires Chantal Robin-Rodrigo , Josette Durrieu, Pierre Forgues et le maire de Tarbes Gérard Trémège pour un court entretien. Il a été question de la Nouvelle Traversée Centrale des Pyrénées, du projet passant par le plateau de Lannemezan et la vallée d'Aure. Ce dossier a été défendu par les parlementaires et le premier magistrat tarbais. François Fillon a admis que "la Traversée Centrale des Pyrénées était une nécessité" mais il n'a pas précisé le tracé. Un nouveau rendez-vous au Premier ministre a été demandé pour évoquer ce dossier.

Source: Tarbes-Infos - Mis en ligne mardi 16 septembre 2008-8h02

- Le démenti de Josette Durrieu pas très convaincant

Selon la présidente du Conseil Général, le gèle du terrain de Camous n'est pas lié à la TCP. Elle dit : "De façon évidente, ceci ne concerne en rien la TCP. Je reconnais que la rédaction du courrier cité par J.-L. Anglade manque de précision. D'ailleurs, je suis en train d'apporter ces précisions au maire de Camous, qui a fait cette demande de cession pour les terrains concernés"
Pas claire?
Nous avions titré ici et sur Tarbes et Lourdes-Infos du 15 septembre 2008 "une affaire sombre". Elle est bien sombre car notre chère présidente / sénatrice a bien écrit et cosigné avec Martin Malvy, Président du Conseil Régional:

"Les emprises ferroviaires que vous souhaitez céder sont situées sur le territoire d'études et donc potentiellement sur l'un des tracés de la future traversée centrale des Pyrénées".

Le caractère évident n'a manifestement pas le même sens pour tout le monde. Elle précise: "En réalité, nous avons le CD 929 sur lequel on fait des travaux et où on est empêchés d'avancer. Quand les travaux seront achevés, nous n'aurons pas pour autant réglé tous les problèmes de circulation dans la vallée d'Aure. Pour apporter les réponses nécessaires, on peut envisager de faire un itinéraire de délestage à double sens de circulation grâce à l'utilisation de l'emprise SNCF."

Le retournement de veste paraît pour le moins maladroit. S'il s'agit de l'aménagement du CD 929, que vient faire le Président du Conseil Régional en cosignant cette lettre? Pas du tout convaincant. Et la suite le prouve lorsqu'elle dit&..." c'est pour cela que, depuis cinq ans, le conseil général a préempté sur ces terrains auprès de Nexity Saggel Property Management" (Voir la lettre dont nous avions discrètement occulté les noms)
Encore une fois, si cela est une affaire départementale, que vient faire Martin Malvy dans cette lettre?

Et Josette Durrieu poursuit en s'enfonçant un peu plus lorsqu'elle dit: " Par ailleurs, une deuxième hypothèse nous fait envisager une remise en service de la voie ferrée entre Lannemezan et Arreau pour le trafic voyageurs, comme cela est aussi envisagé pour Tarbes-Bagnères. En tout état de cause, notre souci est de préserver la vallée d'Aure".

Voilà donc une nouveauté: la réouverture des lignes de chemins de fer. Même les candidats aux dernières législatives, cantonales et municipales n'y avaient pas pensé. Et tout à coup, la TCP nageant en eau trouble, notre président nous sort cette idée de son chapeau. Très fort!

Donc, pour la TCP, de Lannemezan à Hèches, on n'utiliserait pas l'emprise SNCF actuelle. Il y aurait d'autres terrains qui seraient concerné pour faire deux lignes de chemin de fer

Et puis il y aurait deux routes dans la vallée de la Neste: l'ancienne à travers les villages et la nouvelle qui vient d'être mise en service.

Super efficace.... Les bords de la Neste vont devenir comme les bords de Seine.
Bravo la protection de l'environnement&... La touriste appréciera sans doute

Il semble que nos présidents n'aient pas bien compris le message du Grenelle de l'Environnement. Rien d'étonnant lorsque nous nous rappelons le discours de Martin Malvy au "Grenelle" régional à Auch et lorsque nous lisons le contenu de l'Agenda 21 de Midi-Pyrénées: la montagne est le dernier de ses cadets. Ce qui compte c'est Toulouse et uniquement Toulouse.

Tout ceci n'est que projet. Mais en attendant ce sont aussi des études qui coûtent cher aux contribuables de la région pour quel retour sur investissement? Quel tracé? Des études sur quel parcours? Quel est le contrat de passé avec les cabinets d'étude? Pour quelles études précises? Sur quelle surface au sol? Quelle emprise? Quelles communes?

Loin de rassurer, Josette Durrieu inquiète. Une seule solution pour dissiper tout malentendu: diffuser largement et notamment sur Internet, tous les contrats, toutes les options, tous les plans sans aucune retenue. La démocratie, n'est-ce pas aussi rendre compte et dire toute la vérité avec tous les éléments à tous les citoyens et contribuables. Dans l'immédiat, bien malin celui qui y reconnaît ses petits y compris parmi les élus du département.

Louis Dollo, le 20 septembre 2008