La ligne de Chemin de fer Pau - Canfranc

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Cette ligne de chemin de fer fermée depuis Oloron - Sainte-Marie fait couler beaucoup d'encre. C'est une sorte de soupape de sécurité pour chaque élection où tout le monde est pour sa réouverture mais en définitive personne ne fait rien, sachant très bien qu'elle ne sera jamais rentable et que le coût de réouverture équivaut presque à en construire une.
Son profil n'est guère adapté à un trafic moderne et la vitesse ne permettraient jamais de rivaliser avec l'automobile.
Bref une arlésienne pour longtemps auquel certains tentent de s'accrocher parfois pour exister. La ligne d'Oloron à Bedous entièrement rénovée, devrait ouvrir en juin 2016, après 46 ans de fermeture.

CRELOC - Comité pour la Réouverture de la ligne Oloron-Canfranc

La ligne de chemin de fer de Pau à Canfranc en vidéo

- Conseil Régional de Midi-Pyrénées et la ligne de Canfranc (2003)

Le tunnel du Somport: une infrastructure qui ne répondra pas à la problématique du transport de marchandises à travers les Pyrénées

A la veille de l'inauguration de l'ouverture du tunnel du Somport, Martin MALVY, président du Conseil régional Midi-Pyrénées, se félicite de l'amélioration des communications transfrontalières entre l'Aquitaine et l'Aragon mais reste inquiet quant à l'utilisation de ce tunnel par des poids lourds assurant le trafic longue distance.
Il rappelle que le tunnel du Somport ne répond pas aux enjeux du trafic de marchandises à travers les Pyrénées.
17.000 poids lourds traversent en effet chaque jour la chaîne des Pyrénées, 2 fois plus qu'à travers les Alpes franco-italiennes. 50% de ces véhicules sont en transit sur le territoire français. D'ici à 20 ans, ce trafic doublera et créera une situation inacceptable, tant en ce qui concerne l'environnement et la sécurité que la compétitivité économique et l'équilibre de l'espace européen.
Une des solutions, et sans doute la seule, consiste à créer une traversée centrale des Pyrénées dédiée au transport de fret, notamment par ferroutage. Ce projet a été inscrit par la France à son schéma de services des transports en juillet 2001. Il rencontre l'adhésion de la Commission européenne.
Aucune décision n'est pourtant prise, même si des premières études ont été financées, notamment par l'Europe et le Conseil régional Midi-Pyrénées.

Celui-ci a pris l'initiative d'organiser un colloque européen, entièrement consacré à ce projet qui se tiendra, les 23 et 24 janvier 2003 à la Chambre de Commerce et d'Industrie de Tarbes (65). Ce colloque intitulé "la Traversée centrale des Pyrénées: un enjeu pour nos régions, une priorité pour l'Europe" (voir), permettra de débattre des enjeux et de l'avenir de ce grand projet.

Le Conseil régional Midi-Pyrénées et son président, Martin MALVY, défendent depuis plusieurs années cette traversée, avec la conviction que, à ne pas le concrétiser à échéance de 15 ou 20 ans, c'est-à-dire à ne pas décider rapidement, l'on s'acheminera vers une véritable catastrophe écologique et un blocage du développement économique dont les coûts induits pour la collectivité dépasseront celui de la concrétisation de cette infrastructure, dont la dimension européenne est au moins l'équivalent de celles déjà réalisées ou projetées à travers les Alpes.

Source: La Dépêche du Midi, janvier 2003

- Maître de danse au bal des faux culs (2005)

Dans la catégorie des faux culs, il semblerait que Martin Malvy ait la vedette. A moins que ce ne soit qu'une comédie avec son homologue du Parti Socialiste, Alain Rousset, Président de la région Midi-Pyrénées.
Martin Malvy a par ailleurs le projet de la TCP par la vallée des Gaves tellement contesté qu'il devient NTP par la vallée de la Neste et d'Aure. Il faut donc taper sur les projets des voisins pour faire passer le sien même si c'est au détriment des populations concernées qui, pour lui, ne sont que des pions perturbant son nombrilisme délirant. Martin Malvy, Président du Conseil Régional de la région Midi-Pyrénées se moque totalement de l'intérêt de la France et de l'Europe c'est lui qui compte. Normal, avec tout l'argent dépensé à fond perdu dans l'association de lobbying Erosud Transport présidée par Jean-Louis Chauzy également Président du Conseil Economique et Social Midi-Pyrénées.
Une affaire de copains...

Louis Dollo, le 20 janvier 2005

- Oloron - Canfranc: L'Europe jouera les arbitres

- La Commission européenne examine une plainte d'Aragon contre la France.

La Région Aragon réclame la réouverture de la ligne ferroviaire
Les Espagnols montent à nouveau au créneau à propos de la liaison ferroviaire Oloron-Canfranc. De ce côté des Pyrénées, le dossier est souvent perçu comme une vieille antienne.
En Aragon, tout le monde se souvient de la promesse de réouverture de la ligne paraphée par Jacques Chirac et le chef du gouvernement espagnol, lors du sommet de Santander en 2000.
Depuis, rien ou presque. La grogne se cristallise tout particulièrement dans la communauté autonome d'Aragon. L'association CREFCO (une coordination qui rassemble syndicats, syndicats d'initiative, élus, universités) l'alter ego ibérique du Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc, CRELOC, a déposé plainte auprès du chancelier de la communauté autonome pour réclamer la mise en oeuvre de moyens pour assurer une liaison ferroviaire transfrontalière. "Il est inexplicable qu'en ce début de siècle, il n'y ait aucun mode de communication sensé entre nos deux pays. Il y a tout à gagner en terme économique et environnemental" explique Fernando Garcia Vincente, médiateur du gouvernement aragonais. En filigrane, on lit la volonté espagnole d'intensifier les échanges internationaux par cet axe et ainsi décloisonner cette partie du Sud de l'Europe.

- Subventions inutilisées?

Le médiateur aragonais a transmis le dossier à son homologue européen, qui l'a lui-même transféré à la Commission Européenne. Elle devra se pencher sur le "prétendu manque des autorités françaises de rouvrir une correspondance transfrontalière reliant Canfranc à Oloron. Le plaignant souligne l'importance de cette correspondance pour assurer le droit à la libre circulation des marchandises et des citoyens entre l'Espagne et la France, et pointe le manque des autorités françaises d'assurer le respect de ce droit" explique P. Nikiforos Diamandouros, le médiateur européen, dans son communiqué.
Selon CREFCO, cette ligne a été partiellement financée par des fonds européens. C'est donc à la Commission de se pencher sur la question soulevée par les Espagnols: la France a-t-elle perçu des subventions pour la ligne ferroviaire qu'elle n'a pas utilisées en ce sens?
Les partisans du ferroutage accueillent la nouvelle avec satisfaction. Michel Rode, du CRELOC, y voit "une réelle avancée et un espoir". Les pragmatiques émettent des réserves sur la faisabilité d'un tel tracé, arguant du piètre état de la ligne inaugurée en 1926.
Autre écueil, le tunnel ferroviaire sous le Somport doit théoriquement devenir une issue de secours en cas d'incident dans le tunnel routier.

Auteur: Xavier Sota
Source: Sud-Ouest du 09/06/2005

- Réaction d'Alain Rousset, président du Conseil régional d'Aquitaine

"C'est une bonne nouvelle pour cette ligne ferroviaire.
Elle offrirait une nouvelle liaison France-Espagne, on peut comprendre la volonté aragonaise de sortir de son enclavement. La France a tout à y gagner, notamment dans la perspective de l'expo internationale de Saragosse en 2008.
Cette ligne réduira sensiblement les risques d'accident. Malgré l'hostilité de la SNCF, de Réseau ferré français (RFF) et de l'Etat, je crois qu'il y a une pertinence à faire passer des trains de marchandises, mais aussi des trains de voyageurs dans le cadre du développement du tourisme vert. Cette vallée est un symbole environnemental. La liaison ferroviaire préservera de la construction d'une autoroute. L'Europe a reconnu la ligne Pau-Canfranc. Dans le cadre du plan Etat-Région, nous attendons toujours le déblocage des 350 millions de francs (le franc était encore en circulation au moment de la signature, NDLR) pour cette ligne. Je souhaite que l'Europe puisse nous venir en aide dans ce bras de fer".

- Et le gouvernement espagnol s'en mêle

Hier après-midi, une délégation de CREFCO, l'association espagnole à l'origine de la plainte, était reçue par le directeur de cabinet du Premier ministre espagnol José Luis Zapatero. Deux heures d'entretien durant lesquelles l'association a exposé des données techniques (tonnage, coût, délais). Ils ont par ailleurs fait valoir deux arguments:
la sécurité (suite aux accidents du tunnel du Fréjus et du Mont Blanc) et
la protection de l'environnement, question sensible de ce côté-ci des Pyrénées.
La présidence du gouvernement c'est le terme consacré a pris la décision de coordonner le travail sur cette question entre les différents ministères concernés (Transports, Equipement, Environnement, Affaires étrangères, et le gouvernement d'Aragon).
L'association est ressortie de cet entretien avec la promesse que la question de la liaison Oloron-Canfranc sera posée officiellement par l'Espagne au gouvernement français à l'occasion du sommet européen de Barcelone, qui se tiendra au mois de septembre, où l'ensemble des régions françaises et espagnoles seront représentées.

- L'avenir de la Pau-Canfranc passe-t-il par le Gabarn?

SNCF. -- D'ici à la fin de l'année prochaine, la gare fera l'objet d'une modernisation impulsée par la Région. Et l'on reparle de la liaison avec l'Espagne et Canfranc

Quel avenir pour la gare SNCF d'Oloron?
Une chose est sûre: dans le courant de l'année prochaine (2006), la région Aquitaine (1) lance un chantier de modernisation du site. Le Conseil municipal s'est joint à l'opération destinée à redynamiser le transport ferroviaire entre Pau et la capitale du Haut-Béarn.
"Nous mettons le paquet sur les voies ferrées. En Aquitaine, d'ici à 2010, un tiers des gares auront été rénovées pour un montant de 18 millions d'euros " expliquait, hier, Emmanuel Español, conseiller régional en charge du dossier de passage à Oloron.
En 2004, la gare a enregistré une progression de son chiffre d'affaires de l'ordre de 15 %. Cette année, la croissance s'établirait autour de 10 %." C'est bien la preuve qu'il existe une demande" observe Emmanuel Español. Pour lui, la problématique du train à la confluence des vallées répond à "une volonté politique" qui prend également en compte la liaison avec Canfranc.
Nul n'ignore que le dossier ressemble toujours davantage à un serpent de mer qu'à une concrétisation des désirs. "La réhabilitation de la Pau-Canfranc aboutira dans un horizon qui n'est pas encore fixé" confirme l'élu. "Mais le débat sur cette réouverture aura lieu. La SNCF ne le demande pas spécialement. Le Conseil régional, lui, le veut. On sait aujourd'hui qu'une rentabilité, même faible, peut se trouver dans le domaine du fret. Selon une dernière étude, la rénovation de la ligne actuelle est évaluée à 200 millions d'euros. C'est un objectif politique réalisable."

Longer la déviation d'Oloron

Pour sa part, le maire d'Oloron, Hervé Lucbéreilh, se prononce également en faveur de la Pau-Canfranc. Mais sous certaines conditions.
"Nous devons régler le désenclavement par tous les moyens. Nous avons donc besoin des routes et du train.
Je suis favorable à une liaison ferroviaire avec l'Espagne. Mais se posera la question de l'utilisation de la voie actuelle. Pour moi, la gare de fret doit s'implanter au Gabarn. Et le chemin de fer pourrait emprunter un itinéraire situé le long de la future déviation d'Oloron en dehors de l'agglomération.
Utiliser la voie actuelle ne me paraît pas une solution car beaucoup de constructions ont poussé. Les riverains l'accepteraient mal".
La ville mise, en effet, sur sa future plate-forme logistique du Gabarn pour plaider en faveur d'une nouvelle voie ferrée susceptible d'intéresser le transport routier. Cela sera-t-il possible sans augmenter sensiblement le coût?
Impossible à dire pour l'heure. Hervé Lucbéreilh a rappelé hier à Emmanuel Español qu'il est en tout cas prêt à ouvrir le chantier sur cette base de discussion.
(1) Le coût du chantier est proche de 259 000 euros. La région Aquitaine en supporte 50 %; la commune, 9 %. Le complément est apporté par l'Etat, la SNCF et RFF.

Auteur: Patrice Sanchez
Source: Sud-Ouest du 1 décembre 2005

- La déconfiture des chemins de fer français

Il est toujours possible de rêver de la réouverture d'une ligne secondaire même si elle est internationale. Mais regardons autour de nous. La SNCF et RFF sont incapable d'assurer un service contractuel avec la région Midi-Pyrénées pour une déserte de proximité vers Toulouse que ce soit sur les lignes d'Albi, Foix-La Tour de Carol ou Auch.

Pire!
Lorsqu'on voit l'état de la gare de Marseilles qui est quand même autre chose que Pau, Oloron ou Canfranc et sans parler des dessertes lamentables, on peut penser qu'il ne faut pas se faire trop d'illusions pour la ligne Oloron Canfranc sauf à sombrer dans la nostalgie du passé.

- La ligne Pau-Saragosse fait son chemin

La première phase de débroussaillage terminée, le train desservira de nouveau Oloron et Bedous à l'horizon 2010

La ligne internationale Pau-Canfranc n'était plus qu'un fantôme, elle est aujourd'hui une idée qui fait son chemin de fer. Le débroussaillage de la section Oloron-Bedous de cet hiver marque le début de la remise en marche de la ligne internationale. Un projet qui accumule les soutiens.

La Région s'est engagée dans cette réhabilitation et participe au groupe de travail créé pour l'occasion par les deux Etats concernés, la région d'Aquitaine et celle d'Aragon. Ce groupe quadripartite s'est réuni la semaine dernière. Pau et Canfranc seraient reliés à l'horizon 2030.
Alors qu'à Canfranc on rénove la gare historique à l'occasion de l'Expo de Saragosse, au nord, on débroussaille. La section Oloron-Bedous sera ouverte aux passagers dès 2010.

L'Aquitaine et l'Aragon sont des acteurs de ce projet particulièrement intéressés. L'insistance du président du Conseil régional Alain Rousset en est l'illustration. "Parallèlement aux principales voies qui se situent sur les axes atlantiques et méditerranéens, il est important de développer des axes secondaires", explique Jean Lassalle conseiller général et député représentant les habitants de la vallée d'Aspe.

Développement
Le développement passe par le chemin de fer, mais également par la route, pour cet élu MoDem. "La réhabilitation de la voie de chemin de fer n'est aucunement la preuve du fiasco du tunnel du Somport; les deux voies de communication existaient dans le passé", explique-t-il. Les faits sont pourtant là, la RN 134 reliant les deux versants pyrénéens a des limites. En aval, les poids lourds ne peuvent pas se croiser et plusieurs accidents sont survenus.
Mais Jean Lassalle renvoie la responsabilité de ces problèmes de voirie à la contestation populaire.
C'est cette même contestation qui a mis la réhabilitation au goût du jour. Le CRELOC (Comité pour la réouverture de la ligne Oloron-Canfranc) la demande depuis 1986. Pour deux raisons: le respect de l'environnement et pour une question stratégique pour la vallée. Selon Alain Cazenave-Piarrot, président du CRELOC, la ligne "mettra Bedous à seulement vingt minutes d'Oloron et elle pourra concerner les 2700 personnes qui habitent dans la vallée".

Et les deux régions voisines ont mesuré les enjeux. Saragosse veut relier Pau au TGV ibérique, alors que Bordeaux y voit un accès direct à l'Aragon.

Le conseiller général Barthélémy Aguerre défenseur d'une transnavarraise, modère néanmoins les enjeux. "La réhabilitation de ce chemin de fer est une excellente chose, mais elle n'aura pas beaucoup de conséquences", affirme-t-il, "l'effet entonnoir ne concernera que peu de véhicules". Et surtout, il précise que l'axe occitan ne fait pas de concurrence au couloir navarrais.

Une voie qui traverse le XXe siècle
Le premier coup de sifflet a retenti il y a 80 ans. En 1928. La gare de Canfranc est au centre d'une ligne de chemin de fer internationale. Elle unit le Béarn à l'Aragon via le tunnel du Somport. Cette ligne de montagne n'a toutefois jamais connu qu'une exploitation décevante sans rapport avec les travaux titanesques qu'elle a demandés. Dès sa mise en route, la crise des années 30 et la guerre civile espagnole ruinent les échanges transfrontaliers. Franco va même jusqu'à faire murer le tunnel du Somport pour empêcher la fuite de ses opposants.

En 1970, un accident sur le pont de l'Estanguet provoque l'interruption du trafic entre Bedous et Canfranc. Mais suite à l'adhésion de l'Etat espagnol à l'Union Européenne, son territoire développe de nouveaux intérêts pour ses voisins.

Source: Journal du Pays Basque du 6 juin 2008