A la suite de la sortie du livre d’Anne Vallaeys "Le loup est revenu", nous aurions pu nous attendre à un commentaire du contenu de la part des associations écologistes. Et bien non. Le cas de Férus est significatif. Plutôt que de faire son propre commentaire cette association extrémiste peu soucieuse de la démocratie et de la liberté d’expression préfère s’en prendre, à travers un communiqué de presse, à un journaliste qui, lui, a pris la peine de lire le livre pour le commenter.
Le Président de Férus, J.F. Darmstaedter, est un personnage inquiétant quant à sa conception de la liberté de penser et d‘expression. Si Marianne a sollicité Darmstaedter pour son journal, c’est son droit. Mais si un autre comme le Nouvel Obs décide de s’en tenir à l’analyse critique ou non et au point de vue de son journaliste, c’est aussi son droit et sa liberté. Qu’est ce qui donne à Ferus une légitimité d’appréciation supérieure à n’importe quel autre citoyen?
Le plus ignoble dans le comportement de Férus est d’écrire dans son communiqué de presse: «Anne Vallaeys a toutes les vertus de celle qui dit la vérité, la seule vérité, «l’initiée», celle qui sait». Si Darmstaedter avait pris la peine de lire le livre, ce qui ne semble pas être le cas, il aurait pu voir qu’ Anne Vallaeys n’exprime pas cette prétention. Par contre, elle a eu une démarche que beaucoup d’écologiste n’ont pas eu qui consiste à passer une saison d’estive sur le terrain à travailler comme tout le monde et non à passer 15 jours de vacances dans le cadre du système bidon de Pastoraloup. Le plus ahurissant est que Ferus précise: «et vous n’avez même pas pris la peine d’interroger ou seulement de vous renseigner auprès de ceux qui ne pensent pas la même chose». Doit-on rire ou pleurer de cette bouffonnerie? Est-ce que Férus demande l’avis à la FNO ou la FNSEA pour écrire ses torchons? A priori, non. Chacun s’exprime librement. Pourquoi pas le Nouvel Obs et Anne Vallaeys? Pourquoi Ferus serait LA référence en matière de loup? Pourquoi Férus saurait tout et toute la vérité et pas Anne Vallaeys. Il s’agit là, de la part du Président de Férus, d’un véritable comportement de dictateur: tout doit passer par lui et son savoir.
J.F. Darmstaedter écrit: «Le loup, comme l’ours ou le lynx, a le droit de vivre libre, sauvage et en paix». Et le berger et les moutons n’y ont pas droit? Pourquoi seulement les grands prédateurs carnivores?
Pour le Président de Férus: «Nos écosystèmes le permettent parfaitement et il y de la place pour tout le monde, élevage et prédateurs. Il suffit seulement de se donner les moyens, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement financiers, de mettre en œuvre la cohabitation». Manifestement, ce président se moque du monde. Voilà plus de 20 ans que les éleveurs font tout pour trouver des solutions de protection. Rien n’y fait comme le montre le séminaire du CERPAM du 4 juin 2013 à Valdebore. Pire encore: les prédations ne font que s’accroitre et le pastoralisme décline laissant la montagne à l’ensauvagement (Rewilding). Mais l’ensauvagement n’est-il pas l’objectif idéologique des écologistes?
Nier ces réalités c’est mentir. D’ailleurs le mensonge de Férus se poursuit en écrivant: «Ce qui fonctionne assez bien à l’étranger où les grands prédateurs sont présents, ne devrait-il donc pas fonctionner en France? Voilà donc, là également, la fameuse «exception française»». Que Darmstaedter nous montre un seul endroit au monde où tout se passe bien avec les grands prédateurs au milieu des troupeaux. Parler et affirmer sans preuve, il sait faire depuis 30 ans autant pour l’ours que pour le loup. Mais JAMAIS Férus n’a été en mesure d’apporter la moindre preuve à ses affirmations.
Mettre en avant Pastoraloup, caricature d’action en faveur des éleveurs, pour démontrer «que la cohabitation est possible» est non seulement un leurre mais un mensonge et un véritable système de manipulation et de désinformation en dehors du fait qu’avec la complicité active de certaines DDT, Ferus met en œuvre une véritable entreprise de travail dissimulé.
Depuis ses origines, Ferus n’a été qu’une association de lobbying et non de protection de l’environnement. Une véritable manipulation idéologique et financière comme avec l’ours et Artus. Pour eux, l’homme n’existe pas dans la biodiversité. Le développement durable et banni de leur vocabulaire. Avec le loup, Férus mène l’action la plus ignoble qui puisse exister autant à l’égard de la nature et de la diversité de ses paysages et de ses espèces qu’à l’égard des femmes et des hommes qui vivent sur ces territoires. Dictature sectaire de l’écologie, il est normal que cet apprenti sorcier s’attaque, non pas aux propos et au contenu du livre d’Anne Vallaeys mais à la personne elle-même sans jamais avoir lu le livre. Démarche classique de ces organisations idéologiques dictatoriales manquant cruellement d’arguments surtout lorsqu’il s’agit de faits concrets.
Ferus cherche à tout contrôler, essentiellement les courants de pensée. Le mensonge est une règle de conduite. Le seul fait que Férus s’attaque à Anne Vallaeys et son livre devrait inciter à le lire pour découvrir un autre discours que celui imposé par le WWF, l’UICN et bien sûr, localement, FERUS et l’ASPAS ou encore la LPO et FNE.
Louis Dollo, le 10 janvier 2014
Le Nouvel Obs a publié un article d’une grande malhonnêteté dans son dernier numéro (n° 2563): Le gentil petit loup et le grand méchant berger, par François Caviglioli. Choqué qu’un hebdomadaire d’une telle envergure puisse encourager la diffusion de pareilles inepties, et qu’un journaliste discrédite à ce point sa profession en tombant dans la partialité la plus totale, le président de FERUS a réagi en envoyant un courrier à la rédaction du Nouvel Obs.
Sous un titre accrocheur, Dans la gueule du loup, dans la cadre de la rubrique «Notre époque – biodiversité», vous vous livrez à un réquisitoire anti-loup sous prétexte d’une critique du livre de votre consœur Anne Vallaeys, Le loup est revenu.
Comment est-il possible qu’un journaliste digne de ce nom reprenne ainsi des arguments qui sont pour la plupart erronés, déviés, pernicieux, voire même mensongers, sans même, à l’évidence, une vérification ne serait-ce que minimale? Ainsi, à vos yeux, Anne Vallaeys a toutes les vertus de celle qui dit la vérité, la seule vérité, «l’initiée», celle qui sait, et vous n’avez même pas pris la peine d’interroger ou seulement de vous renseigner auprès de ceux qui ne pensent pas la même chose. Vos confrères de Marianne, dans un numéro récent, qui faisait lui aussi l’analyse de ce bouquin, ont eu au moins l’élémentaire correction de me donner la parole et une page entière de leur revue où j’ai pu exprimer certaines idées qui vont à l’encontre totale de celles d’Anne Vallaeys. Voilà au moins du vrai journalisme, qui honore le débat contradictoire et nécessaire à l’enrichissement de toute démocratie… Ce n’est visiblement pas ainsi que vous voyez les choses, c’est vraiment regrettable, surtout venant du Nouvel Obs, revue à laquelle je suis abonné depuis des dizaines d’années. Connaissant bien le sujet, cela me laisse de vrais doutes sur tout ce que vous pouvez écrire dans cette revue… et me fait vraiment m’interroger sur la suite de mon abonnement.
Non, nous ne sommes pas dans une nouvelleère «furieusement écologiste», mais nous prenons simplement en compte la nature qui nous entoure et nous la respectons, comme nous respectons le vivant animal. Le loup, comme l’ours ou le lynx, a le droit de vivre libre, sauvage et en paix. Nos écosystèmes le permettent parfaitement et il y de la place pour tout le monde, élevage et prédateurs. Il suffit seulement de se donner les moyens, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement financiers, de mettre en oeuvre la cohabitation. Ce qui fonctionne assez bien à l’étranger où les grands prédateurs sont présents, ne devrait-il donc pas fonctionner en France? Voilà donc, là également, la fameuse «exception française», celle qui fait que ce qui fonctionne ailleurs ne peut pas fonctionner chez nous! Notre association oeuvre sur le terrain depuis 15 ans en soutien aux éleveurs en zones à loups, notamment dans le Mercantour, et démontre que la cohabitation est possible par notre action d’écobénévolat pastoraLoup.
Alors, bien sûr, c’est tellement plus facile et «vendeur» de dire que le «grand méchant loup est revenu», en prenant comme paroles d’évangile les propos d’Anne Vallaeys. Et puis, c’est tellement mieux de faire peur dans les chaumières en sortant des phrases comme «Les loups vont-ils entrer dans Paris?». Dire que le loup a été réintroduit, alors qu’il est revenu naturellement d’Italie, de laisser croire qu’il dévore tous les agneaux alors que le cheptel domestique ne représente pas 10 % de son alimentation et encore parce qu’il est mal protégé, de dire que les loups se risqueront bientôt au cœur des villes pour y déchiqueter des enfants alors que, de mémoire d’homme, on ne relève aucune attaque de loups contre les humains, ce qui est hélas loin d’être le cas de nos chiens, nos bons «toutous» domestiques.
Le combat des éleveurs qui refusent de prendre en compte les données du respect de la vie sauvage qui les entoure est un combat d’arrière-garde et ils le savent. Seuls ceux qui pratiqueront un élevage de qualité et qui se protégeront correctement des prédateurs survivront, les autres disparaîtront, c’est inéluctable. L’opinion publique ne s’y trompe d’ailleurs pas puisque 80 % des citoyens français sont favorables au loup (sondage IFOP / ASPAS-ONE VOICE de fin septembre 2013).
Nous ne sommes pas des «croisés de l’écologie dure partisans d’un retour à une virginité édénique», mais simplement des citoyens soucieux du respect de la vie, aussi bien des grands prédateurs que des troupeaux domestiques dans des écosystèmes respectueux de l’environnement.
Pour finir, la chanson de Serge Reggiani fait allusion à des loups qui portaient un «casque à pointe», bien plus dangereux et votre référence à Alfred de Vigny est bien mal venue à mon avis. Je vous répondrai simplement par une citation d’Elie Wiesel: «Toutes les formes de vie doivent être considérées comme un patrimoine essentiel de l’humanité».
J F Darmstaedter – président de FERUS
Source: Site Web de Ferus du 30 décembre 2013