Le Monde des Pyrénées

Les éleveurs de montagne excédés mais pas résignés face au loup et les conséquences des Patou

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La présence du loup en montagne dans les Alpes et notamment en Savoie et Haute-Savoie, impose aux éleveurs d’avoir des Patou sur les alpages. Et au-delà des alpages l’été, dans leurs exploitations l’hiver quel que soit le lieu. On ne peut pas se séparer d’un chien de protection quand on n’en plus besoin et pour être efficace l’été, il doit rester avec le troupeau. Par ailleurs, l’hiver, certaines exploitations restent exposées aux risques des loups alors que les brebis sont en enclos.
De ce fait, les campagnes comme les montagnes se trouvent exposées d’une part aux loups et d’autre part à l’efficacité des chiens de protection dont peuvent faire les frais des touristes, randonneurs, joggers, vététistes, etc… tous les pratiquants d'activités de pleine nature.

Ce risque n’est pas négligeable surtout de la part d’usagers des espaces dits «naturels» qui n’ont aucune notion de la manière dont doivent être abordés ces chiens. Conséquence: attaques, morsures, plaintes et assignations en correctionnel. Les éleveurs de montagne se trouvent face à une impossible situation.
C’est ce qui se produit pour un couple d’éleveurs de Savoie, Jacques et Véronique Detienne, qui sont convoqués lundi 22 octobre 2012 devant le Tribunal Correctionnel d’Albertville pour supposition d’une morsure d’un chien «Patou» sur une touriste.

La FDSEA des Savoie, les Jeunes Agriculteurs de Savoie et Haute-Savoie, les syndicats ovins et caprins manifesteront leur solidarité avec ces éleveurs en allant les soutenir devant le Tribunal d’Albertville le lundi 22 octobre à 14 heures.

Pour eux, "les limites sont dépassées: entre loup et pastoralisme, il faut choisir".

Nous ne pouvons que constater la colère des éleveurs face à la situation dramatique qu’ils vivent tous les jours sur leurs alpages. Non seulement ils sont assignés pour des morsures d’un Patou qui ne fait que son travail de protection du troupeau mais également, selon les syndicats:

Les syndicats précisent:
«Les éleveurs sont en colère malgré la mise en œuvre de toutes les consignes administratives légales pour protéger leur troupeau: Chiens «Patou», animaux parqués et présence de l’éleveur ou du berger, les ravages du loup sont plus que présent dans les alpages des Savoie. Ils sont victimes du choix délibéré de l’Etat de favoriser la réintroduction du loup impliquant un coût important pour la protection de cette espèce et qui demande aux éleveurs de mettre en place des moyens de protection difficilement gérables.
«Rien n’est fait pour faciliter la vie. Un seul tir de prélèvement autorisé en Haute-Savoie. Les éleveurs sont laissés pour compte.
«Dans les campagnes, le message est clair: entre loup et pastoralisme, il faut choisir. Les éleveurs ne pourront maintenir leur activité très longtemps si l’Etat ne prend pas en compte le problème.  La société devra faire un choix entre une activité économique montagnarde favorisant le tourisme et l’entretien des paysages et la cause environnementale».