Le Rainbow Warrior a bon dos

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Voilà 28 ans que l’histoire rocambolesque des services secrets français en Nouvelle-Zélande est passée. Plus d’un quart de siècle après, les bien-pensants mettent toujours cette affaire en avant pour justifier une crise de la viande ovine et la non acceptation du loup et de l'ours. Manipulation évidente lorsqu’on connait la démarche européenne de 2002…. Il y a déjà 11 ans.

- L’objectif fixé par l’Europe dès 2002 dans le cadre de l'Organisation Mondial du Commerce - OMC:

"L'Union européenne est le deuxième partenaire commercial de la Nouvelle-Zélande (après l'Australie) et les échanges entre l'une et l'autre progressent depuis 1990. Les exportations néo-zélandaises vers l'Union européenne consistent, à raison de 80%, de produits agricoles (principalement de la viande de mouton, de la laine, des produits laitiers et des fruits en 2001). Quant à l'Union européenne, elle a surtout exporté des voitures, des médicaments, des machines, des équipements de télécommunications et du matériel de transport". (Source)

Face à cette réalité du commerce mondial, il faudrait peut-être que les écologistes et les journalistes soutenant cette cause aveuglément, changent de discours et s'informent. Le mouton néozélandais est un problème comme d'autres sur le marché mondial de la viande ovine, mais le Rainbow Warrior n'a rien à voir.

Louis Dollo, le 4 avril 2014

- C'est l'autre facture du Rainbow Warrior!…

10 juillet 1985.
Amarré à Auckland, en Nouvelle-Zélande, le Rainbow Warrior se prépare à partir faire campagne contre les essais nucléaires français dans le Pacifique. à 23 h 50, deux mines explosent, le photographe néerlandais d'origine portugaise Fernando Pereira est tué, le bateau coule à quai. Début d'un énorme scandale puisque ce sont des agents français de la DGSE qui ont mené cette opération meurtrière en multipliant les bévues, deux d'entre eux, les «faux époux Turenge», le capitaine Dominique Prieur et le commandant Alain Mafart, ayant été interpellés par la police néo-zélandaise. Les relations entre la France et la Nouvelle-Zélande virent au froid glacial… Il faut négocier excuses et compensations.

Le rapport avec l'agneau néo-zélandais?
Eh bien c'est qu'une véritable «guerre commerciale» est également en cours, la France se battant au sein de l'Europe pour limiter les importations de beurre et de mouton néo-zélandis suite à l'accord ovin de 1980… lequel permet à Londres d'importer des tonnes d'agneau néo-zélandais congelé et détaxé afin que le Royaume-Uni, lui, puisse exporter sa viande fraîche vers le continent.

«Il a alors fallu faire profil bas du côté de Paris», se souvient Bernard Martin, ancien président de la Fédération nationale ovine, maire de Fonters du Razès, dans l'Aude. Concrètement?
Pour la France, cela veut dire faire des excuses à Wellington, payer 7 M$ pour les dégâts subis auxquels s'ajoutent 9 M$ au fonds d'amitié avec la Nouvelle-Zélande sans compter les indemnités à Greenpeace et à la famille du photographe tué… mais aussi «arrêter la guerre commerciale», puisque cela fait partie de l'accord obtenu par le secrétaire général de l'ONU Javier Perez de Cuellar et annoncé par Jacques Chirac, le 7 juillet 1986. «On n'était plus en position de négocier, la France a donc accepté de ne plus s'opposer aux accords entre la Nouvelle-Zélande et la CEE concernant l'importation en Europe de mouton et d'agneau néo-zélandais. L'élevage français ovin a directement trinqué, car premier pays consommateur d'agneau en Europe, la France s'est donc elle aussi mise à importer via la grande distribution ces agneaux néo-zélandais moins chers et moins bons, mettant à mal toute la filière», rappelle Bernard Martin.

Auteur: Pierre Challier
Source: La Dépêche du Midi du 31 mars 2013