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Justifiées ou non, il est étonnant de voir arriver des critiques à l’encontre de Xavier Beulin alors que l’agriculture, notamment l’élevage, traverse une crise sans précédent. Il est tout aussi étonnant que cette critique émane, pour l’essentiel, de la presse, laissant croire qu’il en est de même de la base des syndicalistes. Et pourtant…. Xavier Beulin a été élu, son élection n’a pas été contestée, et aucune critique n’est apparue pour son élection comme depuis son élection. Etonnant!

Et puis, la critique est subitement retombée après l’envoi de sa lettre aux paysans.

De là à penser qu’il y avait une manœuvre politique pour affaiblir la FNSEA à un moment de forte crise….

- Xavier Beulin, l’homme aux mille bras

Beulin aux mille bras

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- Opération séduction de Xavier Beulin, patron de la FNSEA

Critiqué par sa base, le président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, agrobusiness man aux multiples casquettes, a publié mardi une lettre pour réaffirmer son engagement auprès des éleveurs, mais surtout pour redorer son image de paysan syndicaliste.

Y aurait-il de l’eau dans le gaz entre Xavier Beulin, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), et sa base? C’est en tout cas ce que laisse entrevoir la lettre publiée mardi par le numéro 1 du syndicat majoritaire des agriculteurs. La deuxième en moins de quatre jours. Dans cette missive adressée «aux paysans», l’homme, à la tête de la FNSEA depuis près de cinq ans, évoque la «colère liée au désespoir» qu’il observe sur le terrain, mais surtout qu’il «vi[t] et partage», l'«envie d’avenir face à un présent plombé», ou encore «l’ambition du concret et du possible face à la futilité démagogique et irresponsable». Mais passées ces envolées lyriques, Xavier Beulin règle surtout ses comptes, au travers de quelques messages bien ciblés.

- Position Molle

Premiers visés: les autres syndicats qui, «après avoir rallié [sa] cause, reviennent à leurs intérêts». La FNSEA, avec ses fédérations départementales, «gère le mouvement après l’avoir initié», «alerte» depuis longtemps, va «partout sur le territoire pour soutenir les actions», leur rappelle Beulin. Gare donc à ceux qui «se réveill[ent]» et voudraient lui voler la couverture médiatique. Il se pose ensuite en grand juge et dénonce la distribution et la transformation, qui doivent «cesser de se renvoyer la balle de la responsabilité» ou encore arrêter «d’user et abuser de [leur] pouvoir démesuré». Enfin, c’est au tour des politiques d’être rappelés à l’ordre. «Nous avons besoin du soutien de tous mais de la récupération de personne», leur lance-t-il.

Et puis changement de registre: place à la dénonciation de l’injustice. Celle qui s’abat sur le syndicat, mais surtout sur son patron, soit lui-même, Xavier Beulin. Au même titre que la FNSEA qu’il représente, l’homme se dit visé par «des attaques [qui] fleurissent». Autant de tentatives «faciles et démagogiques», de «critiques extrémistes» dont le seul but serait de «mépriser, casser ou s’approprier» la mobilisation des éleveurs. Il est vrai que ces derniers jours, les dossiers autour de ce magnat de l’agrobusiness refont surface sur les réseaux sociaux ou dans les colonnes des journaux. Par ici, un rappel de soupçon de conflit d’intérêts lors de sa tentative de reprise, en 2012, des abattoirs Doux. Par là, des interrogations autour du statut de paysan de cet homme très implanté dans les secteurs économiques et financiers, à la tête d’un groupe qui pèse plus de 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

Pas de quoi faire peur à Xavier Beulin, sûr du soutien de ses troupes. Rassurant, il ajoute: «C’est mal connaître les paysans qui savent si bien reconnaître le bon grain de l’ivraie!» Un soutien sans faille, vraiment? Que dire alors de l’accueil musclé, avec jets de bouteilles de lait, que lui ont réservé jeudi les agriculteurs du Rhône? Et de la prise de parole de ce jeune éleveur breton qui avait interrompu son discours à Saint-Brieuc, début juillet, pour lui demander d’agir au plus vite, en «respectant les éleveurs». «Tu es paysan, je suis paysan», lui avait alors répondu Beulin. Ce qui n’avait pas vraiment convaincu l’agriculteur qui soulignait le décalage entre son quotidien d’éleveur et celui de son président, grand céréalier. Quelques jours plus tard, et alors que Beulin appelle les agriculteurs au calme après plusieurs jours de mobilisation, d’autres syndiqués se disent déçus par la position jugée un peu molle de leur leader. Ou encore par ses méthodes. «Valider un accord sur le lait en deux heures et ne pas en référer à sa base, ce n’est pas normal», souligne un éleveur.

- Double Casquette

Aussi, Xavier Beulin l’a bien compris: cette situation pourrait devenir explosive pour lui. D’où le changement de discours. Evoquant «des actions plus ciblées et recentrées», l’homme, dans sa lettre, appelle donc à l’union. Pas question en revanche de se justifier sur sa double casquette: celle de défenseur des paysans et de grand industriel opérant dans l’agroalimentaire, les semences ou encore les oléoprotéagineux. A ses détracteurs qui l’accusent de conflit d’intérêts, il ne concède qu’une réponse laconique: «Je préside la FNSEA avec une fierté que les mots ne sauraient traduire. Et oui, je préside aux destinées d’Avril (Sofiprotéol), un groupe qui exprime la réussite non pas de Xavier Beulin, mais celle de milliers d’agriculteurs engagés dans les débouchés et la valeur ajoutée. Aller plus loin, ce serait donner du plaisir à nos détracteurs, ceux-là mêmes qui vocifèrent sans proposer, qui salissent sans comprendre, qui jugent sans savoir!» On n’en saura pas plus, donc, sur le fond.

Auteur: Amandine Cailhol
Source: Libération du 28 juillet 2015

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