Les élucubrations d'AVES sur l'avenir de l'ours dans le Parc National des Pyrénées

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L'avenir de l'ours qui n'a jamais été dans le Parc National ou l'avenir des mouvements écologistes?

La compétence n'a jamais été une des grandes qualités de Christophe Coret d'AVES-France. Avec cet article concernant l'entrée de l'ASPP 65 au Conseil d'administration du Parc National des Pyrénées que nous commentons, nous en avons une preuve de plus.

- L'avenir de l'ours brun dans le Parc National des Pyrénées

La position du Ministère de l'Ecologie sur la problématique de l'ours en France est plus qu'inquiétante. Le nouvel arrêté du Ministère, qui porte l'ASPP 65 au Conseil d'Administration du Parc National des Pyrénées (pour la défense des fragiles écosystèmes et de la biodiversité de nos montagnes), fait bondir les associations de protection de la nature. Sombre avenir pour l'ours dans les Pyrénées...

Car au C.A. du PNP, il y avait déjà Marie-Lise Broueilh, représentante de la chambre d'agriculture des Hautes-Pyrénées, et farouche opposante à l'ours.

Son nom ne vous est probablement pas inconnu: l'AOC viande Barèges-Gavarnie, c'est elle!

"Le Barèges-Gavarnie ayant pâturé en toute liberté sur de grands espaces, sa chair est rouge vif, soutenue, brillante. (Cf. AOC Barèges-Gavarnie) (1)

C'est par ces mots que l'AOC prône une liberté totale pour ses brebis; une liberté de divaguer qui est bien sûr incompatible avec la présence de prédateurs, tels que l'ours.

D'ailleurs, les devises sont martelées sur le site internet de l'AOC:

Au Pays Toy, la seule biodiversité qui compte, c'est le mouton! (2)

Mais revenons-en à l'ASPP 65 qui arbore sur les bannières de son site les cadavres de brebis éventrées.
Le compte rendu de son assemblée générale du 5 juin 2009 est un bon résumé de sa stratégie:

Les français deviennent-ils tous des anti-ours?
La réponse est non! Bien sûr que non! Cependant, le travail de désinformation permanent, les manifestations, les battues d'effarouchement, les saccages organisés par les opposants à l'ours et leur soutien par la presse et les élus locaux ont réussi à ternir l'image du plantigrade.

En outre, il faut avouer que lorsqu'on recherche un mécène, la simple évocation de l'ours brun fait fuir toutes les bonnes volontés. Qui souhaiterait désormais associer son image à l'ours?

Les français ne sont pas contre les ours. Mais la majorité d'entre eux ne comprend pas les atermoiements de l'Etat, qui organise des renforcements de population sans protéger son habitat, et d'une justice qui fait preuve d'une grande clémence, voire qui ferme les yeux, lorsque les opposants organisent des battues d'effarouchement et même tirent sur cette "espèce protégée".

L'ASPP 65 au CA du PNP
Le nouvel arrêté du Ministère, qui porte l'ASPP 65 au Conseil d'Administration du Parc National des Pyrénées (pour la défense des fragiles écosystèmes et de la biodiversité de nos montagnes), n'est pas là pour clarifier la position du Ministère de l'Ecologie!

La mise en place du Groupe National Ours permet à l'Etat de gagner du temps en tentant d'accorder tous les acteurs avant une éventuelle décision de procéder à de nouveaux renforcements de populations. L'Europe s'en satisfait, et les ours tombent les uns après les autres.

La question est pourtant simple: l'Etat français souhaite-t-il garantir un avenir à l'ours sur son territoire?
Elle appelle une réponse franche: OUI ou NON. Toutes les tergiversations du GNO sont futiles tant que le Ministère n'aura pas affirmé qu'il mettra tout en oeuvre pour garantir la présence durable d'ours bruns dans les Pyrénées. Pourquoi les associations sont-elles rentrées dans cette danse conduite par un Ministère qui multiplie les faux-pas?

Un manque d'unité des APN concernant l'ours
Aujourd'hui, le monde associatif s'indigne de la nomination de l'ASPP 65 au sein du Parc National des Pyrénées, peut-être un peu tard. Car cette nouvelle provocation de la part de l'administration aurait pu être évitée si on s'intéressait plus à l'ours qu'à courir après le titre de "Première association de protection de l'ours en France".

Sous prétexte que l'ours est extrêmement localisé et qu'une poignée d'associations en ont fait leur spécialité, les autres associations de protection de la nature s'abstiennent de tout commentaire sur ce dossier, comme si l'ours ne faisait pas parti de la biodiversité. Or, nous sommes face à une crise écologique majeur et il est important d'oeuvrer ensemble pour un objectif commun.

Les associations de protection de la nature en France ont la fâcheuse habitude de pratiquer la "chasse gardée" sur ce qu'elles considèrent comme "leurs dossiers". Nous ne sommes pas des sociétés, il ne devrait pas y avoir de concurrence entre nous, même s'il est normal que les différentes sensibilités puissent s'exprimer. La crise de la biodiversité que nous devons "tenter de stopper" avant 2010 concerne aussi l'ours... mais la partie est loin d'être gagnée.

Auteur: Christophe Coret
Source: AVES-France du 2 août 2009

(1) - Il s'agit de l 'article 4 du décret du 15 septembre 2003
(2) - L'auteur ne doit avoir aucune connaissance historique de l'élevage dans cette vallée connu et reconnu dans cette vallée par des écrits du VIIIème siècle. Deux types d'élevage traditionnel et adapté au milieu: chevaux et moutons.

- Commentaire: le ridicule ne tue pas!

L'intérêt des articles de Christophe Coret d'AVES-France est de mettre en avant son ignorance et son incompétence. Celui-ci est tout à fait remarquable dès le titre. "L'avenir de l'ours brun dans le Parc National des Pyrénées"... La réponse est simple: l'ours n'y a aucun avenir dans le Parc National. Il n'y a jamais été et le biotope y est tout à fait inadapté. Il peut, tout au plus, y passer comme il passe également dans les villages des Pyrénées.
Alors où est le problème?
Une anti-ours au sein du Conseil d'administration?
Mais elle y était déjà sans que personne n'en parle.
Encore une fois, où est le problème?

Pour tenter une explication sans jamais y parvenir, Coret met en avant l'AOC Barèges-Gavarnie dont le décret date de 2003. A cette époque, le Parc National comme l'ours existaient déjà. Ceci n'a pas empêché le Premier Ministre de l'époque de signer.

Il reproche aux moutonniers de Barèges de faire la promotion de leur produit reconnu de qualité par de nombreux cuisiniers. Alors que pourrions-nous dire du broutard du Pays de l'ours, marque purement commerciale, qui ne regroupe que 6 éleveurs sur toutes les Pyrénées? Entre une simple marque commerciale et une reconnaissance par AOC et IGP avec une trentaine d'éleveurs sur l'espace réduit d'un canton, il y a une marge. Mais cette marge, l'auteur ne peut pas la connaître puisqu'il n'est jamais venu pour se rendre compte et comprendre.
Pas grave, le mouton AOC se vend bien, est défendu par le Parc National et n'a pas grand chose à voir avec la polémique sur le Conseil d'Administration.

Les critiques formulées par l'ASPP 65 au cours de son AG? C'est l'exercice normal de la démocratie. Tout le monde a le droit de critiquer surtout lorsque ces critiques sont parfaitement justifiées. D'ailleurs, les intéressés n'ont fait aucun commentaire. Mais AVES-France ne fait jamais de critique surtout à l'égard de ses semblables dans ce même article. Il est vrai que pour eux, seuls les écolos légitimés par eux-mêmes peuvent critiquer. Les autres doivent se taire. C'est ce que nous appelons "la dictature écologiste"

Les français sont-ils tous anti-ours? Bien sûr que non. Mais ils ne sont pas tous pro-ours. Il est vrai que la tendance a changé, non pas du fait de la "propagande" contre l'ours au cours des trois dernières années qui valait bien celle des pro au cours des 25 dernières années, mais uniquement parce que des arguments sérieux leur ont permis de réfléchir et s'informer autrement que par le principe de la pensée unique. La pluralité de l'information fait partie de la démocratie. Par la suite, les français savent choisir, ils n'ont pas besoin de petits hommes verts qui le font pour eux.

Le Groupe National Ours (GNO) n'existe plus. Il a rendu ses conclusions. On tourne la page. Au Ministère de prendre ses responsabilités et le Parc National n'a rien à voir dans ce domaine sauf qu'il faut peut-être rappeler que son conseil scientifique s'est prononcé contre les introductions de 2006. Curieusement, aucune association écologiste n'en parle. Pourquoi?
Peut-être que ce point important fait partie des nombreuses lacunes de Monsieur Coret.

Il est bien évident que l'Etat français ne peut pas garantir l'avenir de l'ours dans la mesure où personne, localement, en France comme en Espagne, ne veut d'ours. Sans l'appui des populations locales, rien n'est possible. Mais cela les associations écologistes ne veulent pas l'entendre depuis près de 30 ans. Elles veulent imposer leur loi, leurs règles, leurs exigences sans rien connaître à l'histoire, aux pratiques, aux obligations techniques de l'élevage, etc...

Normal puisqu'en fait, elles voulaient vider les vallées de leur population comme clairement indiqué dans un rapport du CEMAGREF de 1992 au sujet de la vallée d'Aspe et que nous retrouvons en 1993 dans l'expertise Sherven-Huber à propos des aménagements routiers prévus et de leurs effets sur l'ours puis repris dans le DUP "Déviation du vallon de Bedous" (DDE 64, paru en 1994) précisant qu'il faut "réduire l'influence humaine: cela signifie que les agglomérations le long des routes devraient cesser de s'étendre/.../. Dans la mesure du possible, il serait nécessaire d'abandonner les maisons isolées et autres structures semblables (cabanes de bergers) et de les supprimer de l'habitat de l'ours".

Curieux! Alors que partout on cherche à développer le pastoralisme et que ce développement est recommandé dans les DOCOB de Natura 2000.

Avec de tels arguments tournés contre les hommes et leurs activités, que l'on retrouve dans l'idéologie qui a animé une partie de l'Europe dans les année 30 et début 40, que les écologistes s'en prennent aux éleveurs et à l'ASPP 65 qui, elle, développe l'idée d'une "biodiversité à visage humain".

L'ours et le Parc National ne sont donc pas les vrais enjeux de ces manifestations d'humeur. Pas plus que l'écologie d'ailleurs. Mais c'est avant tout, pour les écologistes, un problème de suprématie idéologique que Luc Ferry n'hésitait pas à qualifier de néo-nazie dans son essai sur "Le nouvel ordre écologique".

Au sein même de ces associations, nous voyons qu'il y a divergence. Fabrice Nicolino en fait état et voici que Coret en remet une couche. Que ce passe-t-il chez ces gens là? Une situation insolite où nous voyons l'ADET-Pays de l'ours régresser par un retrait de plainte puis son président qui ne s'exprime même plus sur son site internet et préfère pour tribune celui du journal suisse Le Nouvelliste. La débandade? Ou le constat que "la cause" est perdue? Les manouvres en cours au sein du Ministère de l'Ecologie par réseau de fonctionnaires interposées seraient elles les dernières billes d'associations extrémistes qui n'ont pas compris que sans le peuple et donc la démocratie, toutes causes étaient sans avenir?

Nous saurons, dans quelques jours, la suite qui sera donnée. Mais une chose est certaine: la charge menée par les écologistes contre Marie-Lise Broueilh et l'ASPP 65 n'a rien à voir avec l'ours, le Parc National et l'écologie.

Louis Dollo, le 2 août 2009