La bombe Bombe de la population

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La bombe P, 7 milliards d'hommes en l'an 2000

Auteur: Paul R. Ehrlich
Editeur : Ed. Fayard (1972) - 225 pages
Collection Les amis de la Terre, Traduit de l'américain par une équipe des Amis de la Terre: Frédérique bauer, Daniel Béchon, Piera et Robert Perez
ASIN: B0000DP98R

- Commentaire du site "Alerte Environnement"

Paru d'abord aux Etats-Unis en 1968, et vendu à près de 2 millions d'exemplaires, La Bombe P du biologiste américain Paul Ehrlich, de l'université de Stanford, a eu un énorme retentissement. Préfacé par David Brower, fondateur des Friends of the Earth, ce livre fut ensuite édité en France par les Amis de la Terre en 1971. Ce livre a été une référence incontournable pour les écologistes à l'époque, même s'ils s'en défendent aujourd'hui.

Pour Paul Ehrlich, la crise écologique est principalement due à la "prolifération humaine", qu'il n'hésite pas à comparer à un cancer: "Trop de voitures, trop d'usines, trop de détergents, trop de pesticides, (...) trop d'oxyde de carbone. La cause en est toujours la même: trop de monde sur la terre." Il passe en revue différentes causes de pollution (pesticides, CO2, amiante, etc.), mais toujours à l'aune de la croissance démographique. Il estime ainsi qu'avec "une population mondiale de cinq cents millions d'hommes, moyennant quelques changements technologiques minimes et quelques changements radicaux dans le rythme d'utilisation et la répartition des ressources mondiales, on résoudrait sans doute la crise écologique. "Pour arriver à ce résultat, il évoque différentes propositions de collègues comme par exemple "incorporer des stérilisants provisoires dans l'alimentation en eau" ou bien "alimenter toute la population en hormones mâles puissantes" afin de "masculiniser et rendre stériles les femmes". Cependant, il les rejette parce qu'il pense qu'elles sont techniquement difficiles à réaliser et qu'elles ne seront pas bien acceptées socialement. Il préfère donc promouvoir l'avortement libre et militer en faveur de mesures fiscales destinées à "décourager la natalité". Outre la pollution, l'"excès" de population risque de peser de façon dramatique sur l'alimentation. Ehrlich insiste donc sur la nécessité d'accroître la production de nourriture, bien que selon lui elle n'arrivera jamais à rattraper la croissance de la population, et de réétudier l'aide alimentaire. Il défend par exemple, en cas de famine dans les pays du tiers-monde, "la seule proposition réaliste jamais faite", celle avancée par les frères Paddock dans leur livre Famine: 1975 !, et qui consiste à mettre en place une politique de "triage". Il propose donc, avec les frères Paddock, de ne pas aider les pays pouvant se débrouiller seuls pour atteindre leur autonomie alimentaire et d'aider ceux pour lesquels ce soutien est indispensable pour accéder à cette autonomie. Mais il existe une troisième catégorie de pays, comme le rapporte Ehrlich: "Enfin reste la catégorie la plus navrante, celle des pays qui sont tellement à la traîne dans la course démographie / alimentation qu'il n'y a aucun espoir que notre aide en nourriture leur permette de tenir jusqu'à l'autonomie." Conclusion, il ne faut pas envoyer d'aide aux pays jugés "perdus de toute façon" et les laisser mourir. Il va même plus loin en imaginant une politique de triage au niveau régional, par exemple en faisant bénéficier d'une aide certaines régions de l'Inde et d'autres pas. Il écrit: "Ce pourrait être tout à l'avantage de l'humanité de morceler certains pays sous-développés, ou même de les réorganiser, en particulier suivant les lignes de force économiques." Et il ajoute: "C'est monstrueux, dira-t-on; mais avons-nous d'autre choix?" Dans son livre, Ehrlich imagine trois scénarios apocalyptiques concernant la croissance démographique, le plus optimiste prévoyant "seulement" 1 milliard de morts de famine.

Source: Alerte Environnement

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