Chèvres sauvages à Surba: la première alerte dans la presse - 2002

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Depuis quelque temps déjà, les autorités préfectorales s’inquiètent de l’existence de chèvres revenues à l’état sauvage depuis près de 30 ans sans jamais provoquer de gène ou maladie. Mais l’état et ses services ne comprend pas que des chèvres, dont l’origine sauvage est évidente, reviennent à l’état sauvage et libre dans les montagnes ariégeoises.

Le maire de Surba a décidé de se battre pour maintenir cette diversité écologique pour laquelle personne ne réclame la chasse.

C’est la Dépêche du Midi qui lance le premier cri d’alerte sur le sujet.

- Le combat du maire pour sauver les chèvres

Surba (09): Polémique après l'abattage des deux premiers caprins et les rapports vétérinaire et botanique

Le maire de Surba, Firmin Hachaguer, vient de recevoir le rapport de l'expert vétérinaire qui a examiné les deux caprins tués le 21 décembre par les tireurs du service départemental de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONC).

Première information, l'état de santé des chèvres est jugé globalement satisfaisant. Les animaux ne sont pas atteints de maladie infectieuse, comme la tuberculose.

L'élu note ainsi qu'un des principaux arguments avancés par M. Durrieu, directeur de l'ONC, pour éliminer les chèvres n'est pas confirmé par les analyses sanguines et l'autopsie. Le deuxième argument concerne les risques de dégâts aux cultures. «Or, dit le maire, sur le roc du Sédour, il n'y a jamais eu de champs de blé.»

- Dossier Natura 2000 refusé par le maire

Le troisième argument évoque une plainte d'agriculteurs. Sauf à penser qu'il s'agit d'exploitants éloignés de la commune et du site, Firmin Hachaguer affirme que les deux éleveurs de Surba ne sont pas gênés par la présence des chèvres sur la roche et qu'ils ne sont pas à l'origine d'une hypothétique plainte.

Dernier motif invoqué, la protection de la flore rare. «Cela tombe bien, dit Firmin Hachaguer, car il s'agit d'un sujet d'actualité dans le projet de désignation des sites sanctuaires de Natura 2000.» Parmi les sites proposés, il y a le roc du Sédour, où la présence réelle d'espèces rares serait menacée par les chèvres...

Après avoir consulté un botaniste ont été recensées en particulier les espèces suivantes: edelweiss, lys des Pyrénées, lys martagon, euphorbes, orchidées, joubarbes araignées et fusain des Pyrénées. «Toutes ces plantes ne sont pas consommables par les caprins. Par contre, la chèvre mange essentiellement des épineux, lesquels, par leur prolifération, menaceraient la flore sauvage protégée», précise le maire. Cela le conduit donc à refuser le site du Sédour comme sanctuaire de Natura 2000, mais aussi confirmer son hostilité, partagée par la majorité de ses administrés, au plan d'abattage des chèvres, rendu inutile et injustifiable par les faits eux-mêmes.

Les chèvres devraient être abattues par les tireurs d'élite de l'ONC suivant un calendrier allant jusqu'en avril. Mais Firmin Hachaguer espère que l'approche des échéances électorales offrira un peu de répit aux caprins et mise, non sans humour, sur «une amnistie présidentielle ou plutôt une amnistie administrative».

- Renaud Vedel: "L'abattage suivra son cours"

"L'arrêté départemental fait suite à la demande du groupement sanitaire de l'Ariège et il sera respecté" explique Renaud Vedel, secrétaire général de la préfecture, qui suit l'affaire de près.

"Les troupeaux menacent le pastoralisme local. Je rappelle que chaque animal doit normalement suivre une visite vétérinaire chaque année. Or, ces chèvres n'appartiennent à personne et personne ne s'en porte responsable. Certes, l'autopsie n'a pas révélé de maladie contagieuse mais nous souhaitons respecter absolument le principe de précaution.

"L'abattage du troupeau va suivre son cours, comme prévu."

Source: Extrait de la Dépêche du Midi du 22 janvier 2002