En 1983 plusieurs associations françaises de protection de la nature créent, dans le seul souci d'assurer la conservation de l'ours brun en France, une coordination nationale:
le Groupe Ours (1). Selon nos investigations, il semble bien que cette nébuleuse informelle ait reçu des subventions sans pour autant être une association. La
Maison de Valérie, société de vente par correspondance, aide à la communication. Ce n’est qu’en 1989 que l’association ARTUS est créée. Au regard des actions menées jusqu'en
1990, cette association apparait clairement comme étant un support commercial de la société de vente par correspondance où
l'ours n'est qu'un alibi publicitaire sur le dos
des pyrénéens. En 2003, après le retrait de la Maison de
Valérie aujourd'hui liquidée, elle fusionnera avec le Groupe
Loup France pour créer l’association Férus
La presque totalité des citations et informations ci-dessous concernant ARTUS sont issues d’un site Web d’ARTUS aujourd’hui apparemment disparu à cette adresse:
http://membres.multimania.fr/artus/artus.html
(1) Le Fond d’Intervention Eco-Pastoral (FIEP) a toujours pour sous-titre en 2013: «Groupe Ours»
Depuis l'écriture de cette page le 9 novembre 2013, d'autres informations et documents nous parviennent. Elle sera donc régulièrement complétée après vérification des informations qui nous parviennent. Selon les contacts que nous avons depuis récemment, il semble que cette affaire ARTUS / FERUS fasse l'objet de nombreux non-dits suite à des pressions et menaces passées. Si aujourd'hui vous souhaitez parler, contactez-nous
Comme en témoigne le dossier technique "L’ours communicateur", les activités d’Artus et de son mécène, la Maison de Valérie, ont débuté bien avant la création de l’association en octobre 1989. Il s’agissait d’une «aide» apportée à la nébuleuse association «Groupe Ours» dont il ne subsiste que le FIEP et la SEPANSO Béarn. Si aucune subvention publique n’a été versée avant 1989, ce dont beaucoup d’acteurs locaux contestent sans preuve matérielle, le mécénat d’entreprise est bien réel.
Si ce mécénat a bien fonctionné durant au moins 4 ans avec la nébuleuse associative, pourquoi, subitement, en octobre 1989, faut-il une association si ce n’est pour encaisser de plus en plus d’aides et prendre le contrôle des activités dont nous pouvons voir, à travers "l’ours communicateur", qu’elles sont plus orientées vers la communication commerciale que vers l’écologie.
Contrairement à ce que nous pourrions croire, le siège de l’association n’est pas dans les Pyrénées mais dans le Loir et Cher, à Vineuil, au siège de La Maison de Valérie, société de vente par correspondance. Et parmi les noms que nous retrouvons à la tête de cette association, aucun n’est des Pyrénées ou, au mieux, des Alpes.
Dans un de leurs documents, ils précisent: "ARTUS plaide par tous les moyens pour la protection de I'ours et de ses habitats. Participe aux travaux d'un groupe d'études sénatorial présidé par le sénateur Henri GOETSCHY. Obtient du Conseil constitutionnel une décision favorable à la protection de certains sites de montagne". Qui est ce sénateur inconnu des milieux où se trouvent l’ours et qui s’intéresse à l’ours?
Aucune des actions de terrain d’ARTUS mentionnées dans leur dossier technique de communication ne se situent dans les Pyrénées. Tout à l’extérieur. Pourquoi? Parce qu’aucun dirigeant n’est pyrénéen. Aucune participation des acteurs locaux. Tout est basé sur la communication organisée par des professionnels au profit de l’entreprise mécène. Il n’existe aucun programme, aucun objectif, aucune ambition écologique au profit des Pyrénées. L’ours n’est, pour cette association et ses mécènes, qu’un alibi comme l’écrira plusieurs années plus tard la coordination pyrénéenne ADDIP.
Il est étonnant de voir une association dite «de protection de l’environnement» domiciliée dans le Loir et Cher à la composition plus citadine que pastorale, donner des leçons de tenue d’un troupeau à des bergers qui le font de génération en génération. Il faudra qu’Artus, créée en 1989, attende un mémoire de DEA réalisé par une parisienne en 2002, pour reprendre ses arguments. 13 ans de réflexion et 4 ans après le premier lâcher expérimental.
Voilà là, l’œuvre de bouffons, d’apprentis sorciers, dont le principal objectif n’est pas le maintien du pastoralisme mais bien sa disparition afin d’ensauvager les montagnes.
Nous publions l’extrait de ce mémoire qui était sur le site Web d’Artus. Une vision assez réduite du pastoralisme qui semble se limiter à la seule préoccupation du chien de protection. Et pour cause... Ils ont trouvé une "chercheuse" militante que nous retrouvons auprès de l'ACP (Association pour la Cohabitation Pastorale) et Gilbert Guillet et, encore en 2013, dans tout ce qui concerne le loup.... y compris l'écovolontariat de Férus (Pastoraloup). Encore un business! Affaire juteuse en subvention comme l'a par ailleurs dénoncée la coordination pyrénéenne ADDIP.
Extrait du Mémoire de DEA de Julie DELFOUR, Paris V, juin 2002 qui s'intitule "Pastoralisme, prédateurs et chiens de protection"
"L’utilisation des chiens pyrénéens, Berger comme Montagne, remonte vraisemblablement aux premiers temps des civilisations pastorales, c’est-à-dire depuis que le mouflon est devenu mouton et le loup devenu chien".
Les chiens sont traditionnellement associés à l’histoire de l’élevage et du pastoralisme, car les éleveurs ont toujours été confrontés à la prédation. Chiens de conduite (Labrits et Borders Collie) ou chiens de protection (Patous) sont des auxiliaires difficilement remplaçables non seulement sur le terrain mais également au sein du tissu culturel pastoral. Chaque région des Pyrénées possède sa " linguistique pastorale ", son " lexique " du chien, qui est une projection de la complicité unissant bergers et chiens dans le vocabulaire quotidien. Intégrés depuis toujours aux pratiques primitives et au folklore local, les chiens ont leur place dans les proverbes, croyances et récits d’exploits racontés à la veillée, qui témoignent de la symbiose entre l’homme et l’animal dans l’élevage traditionnel:
"Toutes les sociétés pastorales européennes ont accordé un rôle fondamental au chien, considérant que ce dernier est un élément essentiel dans la réussite de l’élevage. Dans les grands domaines ou pour conduire les troupeaux communaux ou la transhumance, on engage à peu près toujours le chien avec son maître. (…) Au XIXè siècle et dans l’entre-deux guerres, le chien de berger est devenu un auxiliaire si commun dans les campagnes françaises que sa présence paraît aller de soi dans chaque ferme".
D’où la confiance qui s’établit au fil d’une vie menée ensemble au jour le jour. L’animal est à la fois outil, complice et compagnon de solitude:
"Et puis, on se comprend, on a nos habitudes, car sur les pâturages il n’y a que lui et moi, ou moi et lui".
Qu’il soit perçu comme outil de travail ("Les chiens Patous et les Labrits ont une intelligence et un sens du travail très développés; pour le travail en montagne, ils nous sont d’un grand secours") ou comme compagnon ("Dans la cabane, le chien est un compagnon et une couverture chauffante"), il partage le quotidien de son maître:
"Le chien était logé dans la cabane du berger ; sa nourriture, très souvent du lait de chèvre avec du pain, et le berger aussi partageait sa soupe avec son fidèle compagnon".
D’auxiliaire, le chien peut parfois prendre le statut de membre de la famille:
"J’ai possédé des bêtes merveilleuses, intelligentes et fidèles et je ne m’en serais pas défait pour une fortune. Le chien, le troupeau et moi faisions partie de la même famille "…
Une des actions phares de ces associations qui n’ont rien à proposer mais qui savent trouver des financements pour le néant, c’est le placement de chiens de protection. Pas l’élevage, ils ne savent pas faire, mais trouver le pigeon pour les placer.
En 2003, date de fusion en Férus, soit 14 ans après leur création officielle et 8 ans après les premiers lâchers d’ours, cette association avait réussi l’exploit de placer 27 chiens en zone ours (traduction = Pyrénées Centrales). Autant dire rien du tout. Et pour cela, une autre association, l’ACP (Association pour la cohabitation pastorale) qui revendique les mêmes exploits (l’ADET aussi) touche des 100aine de milliers d’Euros chaque année. Voilà une affaire juteuse dont un rapport de la Cour des Compte laissera clairement entrevoir que beaucoup de monde profitait de la situation.
Nous reproduisons ci-dessous la page du site Web d’Artus afin d’avoir une vision de l’idée que ce font ces inexpérimentés de leurs actions pour le moins assez médiocres comparés à l’ampleur de la situation toujours d’actualité en 2013
A ce jour, 27 chiens de protection ont été placés par ARTUS (Pascal Wick):
- 20 en zone à ours,
- 7 dans les Alpes, dans le cadre d'un partenariat financé pour moitié par ARTUS et CAPITOUL, un fromage produit par une coopérative agricole. Tous ces chiens sont suivis et
évalués par ARTUS. Ils fonctionnent tous bien.
début 1998 Impression de la brochure: «Le chien de protection sur troupeau ovin, Utilisation et méthode de mise en place».
(financement LIFE / Ministère de l'Environnement / ARTUS)
février 98 Université de Lerida - «Journées techniques sur la conservation problématique de l'ours brun dans les Pyrénées» - Communication de Pascal Wick sur l'utilisation des
chiens de protection pour réduire les conflits prédateurs/éleveurs, bergers.
L'ours brun, s’il a jadis fréquenté les Alpes française, en est totalement absent depuis un demi-siècle.
Aujourd'hui, le ministère de l’Environnement, l'association ARTUS et le Parc naturel régional du Vercors ont entrepris d'examiner sous tous ses aspects la faisabilité d'une opération de réintroduction.
Sur ce dossier comme sur celui des Pyrénées centrales, une équipe pluridisciplinaire est à l’œuvre. Une partie importante de l'étude est achevée, qui conclut à de bonnes potentialités dons le Vercors et le Haut-Diois.
Si la consultation des populations et des acteurs économiques concernés se poursuit dans de bonnes conditions pourront bientôt entrer dans une phase active de consultation et d’expérimentation. En l’état actuel des travaux, un optimisme raisonné l'emporte.
Source: Artus du 30 septembre 1990
En 2003 la fusion de l’association Artus avec le Groupe Loup France est annoncée. Il est précisé que: «L’association Ferus, née de cette union, a pour vocation de défendre les grands prédateurs présents en France, dont l’ours pour lequel vous nous avez soutenu de nombreuses années».
Il est donc clair que Férus sera la continuité d’Artus avec l’actif et le passif de ses actions. Il est d’ailleurs précisé: «La coordination Ours de Ferus poursuivra les actions menées par ARTUS, avec comme principales missions la poursuite des opérations de réintroductions d’ours dans les Pyrénées, mais également en favorisant et en améliorant la mise en place de chiens de protection. L’acceptation de l’ours par le monde pastoral est en cours, mais cela passe obligatoirement par la prévention et par l’utilisation de moyens de protection».
Pour Férus, tout se passe bien. Du moins, ils font comme s’il n’y avait pas de problème à la suite des introductions expérimentales de 1996 et 1997. Aucune allusion à l’arrêt des financements Life en 2000. Ils ont sans doute raison puisque déjà, dans les cartons du ministère il y a un projet de lâcher de 30 ours. Quand? La mort de Cannelle sera l’opportunité de lancer l’opération qui ne reçoit aucune acceptation sociale de la part des territoires de montagne.
Mais pour ces association autistes: «Le bilan des premières réintroductions est favorable mais ne permet pas la viabilité de la population ursine pyrénéenne». Il faut donc continuer… Férus le fera… En fait ce sera l’ONCFS qui le fera et non les associations écologistes.