Lettre de FERUS et la LPO à Jean-Louis Bianco, Président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence 2011

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Les associations écologistes ont toujours tendance de faire la leçon à toutes personnes ne partageant pas leur point de vue. Ici, par une lettre du 30 juin 2011 adressée au Président du Conseil Général des Alpes de Haute-Provence, Jean-Louis Bianco, Ferus et la LPO PACA interviennent dans le débat du Conseil Général en critiquant les propos de certains élus.

Cette intervention de FERUS et de la LPO PACA dans débat sur le loup est parfaitement légitime. Le problème est différent lorsque cette intervention ressemble à une sorte de rappel à l’ordre quant au mode de pensée des élus et aux propos qu’ils peuvent alors au sein d’une assemblée démocratique. Nous ne pouvons pas en dire autant des assemblées des associations écologistes notamment celles largement financées par des fonds publics.

Ferus et la LPO en est toujours aux mêmes solutions qui, depuis près de 20 ans, ont fait la preuve de leur inefficacité en niant toute réalité autant que l’histoire.

La référence aux statistiques de l’institut de l’élevage et surtout l’interprétation qui est faite est édifiante. La consommation de viande baisse… soit ! Mais nous importons près de 60% de nos besoins ce qui signifie que la production interne n’est pas en crise, nous pouvons encore produire. C’est même une nécessité pour assurer une autonomie alimentaire y compris dans les circuits courts et de proximité. Sujet jamais abordé par les associations écologistes.

Louis Dollo, le 2 août 2011

- Lettre de FERUS et de la LPO

à Jean-Louis Bianco
Président du Conseil Général des Alpes de Haute Provence

Dans le numéro de "La Provence" du 25 juin, un journaliste relate les propos étonnants qu'auraient tenus en séance plusieurs conseillers généraux des Alpes de Haute Provence sur le loup. La palme vous revenant d'ailleurs incontestablement, si vos déclarations ont été rapportées fidèlement.

Les faits semblaient relativement ténus. Cinq ou six moutons ont été tués par des loups, ce qui de l'aveu même des autorités de l'Etat s'est produit pour la première fois de l'année dans ce secteur du Jabron. Et les mêmes autorités d'estimer que le nombre global des loups, lui, n’augmente pas dans le département.

Toute perte de bétail est déplorable, certes, et c'est pour cela que nous mettons tellement l'accent sur les mesures de protection des troupeaux. Mais nous admettons qu'elles ne marchent pas toujours et dans ce cas les victimes sont très correctement indemnisées.

A partir de ce fait relativement mineur, un conseiller général réclame la régulation du loup et son "éloignement des pâturages" (nous serions heureux de connaître la recette), un autre dit que "les enfants sont menacés par le loup qui vient jusque dans les maisons" (nous demandons au plus vite un témoignage digne de foi de l'entrée d'un loup dans un domicile), un autre encore annonce "la mort du petit Chaperon rouge".

Vous proposez une solution : la France doit "sortir de la convention de Berne" car "la vie des habitants est en danger" et que "ce n'est pas le loup qui est en voie de disparition, c'est le berger".

Nous vous rappelons que ce n'est pas tant la convention de Berne qui empêche qu'on régule et extermine le loup conformément aux vœux de ces conseillers généraux, mais la directive européenne Habitats Faune Flore de 1992, dont la mise au point a été suivie de très près par la France alors que vous étiez secrétaire général de l'Elysée puis ministre. A vous entendre, il convient donc que la France quitte l'Union Européenne (car il serait illusoire de songer à réécrire cette directive). Cela fera un thème vraiment inattendu de débat pour les échéances électorales à venir.

S'agissant des risques que courraient l'homme du fait du loup, nous avons dit et redisons (avec les pouvoirs publics français de toutes tendances politiques depuis 1992, année du retour du loup en France et de sa protection complète), qu'il n'y a jamais eu un seul cas de blessure par attaque de loup d'aucun être humain dans les pays d'Europe et notamment d'Europe de l'Ouest depuis des décennies, et notamment aucun en Italie ou en Espagne où les loups sont bien plus nombreux qu'en France.

Enfin s'agissant de l'avenir des moutons et des bergers, s'il est exact qu'il n'est pas tout rose, le loup n'y est pour rien. D'après l'Institut de l'Elevage et ses "chiffres clé de la filière ovine pour 2010", la baisse des effectifs d'ovins a été de 8% entre 1990 et 2009 en PACA, contre une moyenne nationale de 32% avec des pics à 56% en région centre, et 52% en Bourgogne et Poitou-Charente, régions où il y a fort peu de prédateurs!

Si le mouton est en voie de raréfaction, il en reste tout de même encore 7.528 000 sur le territoire national, et la part de la viande ovine importée est constante à 58%.

Le principal problème n'est-il pas la diminution tendancielle de la consommation de viande de mouton par les Français (5,4 kilos par habitant en 1990, 3,5 kilos en 2009)? Et les élus ne feraient-ils pas mieux de se pencher sur la crise de la filière ovine plutôt que de réclamer une chasse au loup totalement illégale, tout en essayant d'attirer les touristes avec des images de belle nature?

Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de notre plus parfaite considération.

Le conseil d'administration de FERUS
FERUS BP 80114 13718 ALLAUCH CEDEX

Le conseil d'administration de la LPO PACA
LPO PACA Villa St Jules - 6 Rue Jean Jaurès 83400 HYERES