FERUS: des grands prédateurs à l'extrémisme écologique totalitaire?

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Nous pouvons nous inquiéter des propos tenus par Lauriane d'Esté, Administratrice de Ferus et Chevalier de l'Ordre national du mérite, dans la Gazette des Grands Prédateurs de juin 2008. Le remise en cause d'un jugement où la haine écologiste dépassait la passion, l'ignorance des gestions traditionnelles des estives par ailleurs reconnues par des traités internationaux depuis, au moins, le traité des Pyrénées, l'insulte envers la population pyrénéenne qui ne partage pas ses opinions, la prétention assez ridicule d'imaginer que l'ours va sauver l'humanité et cette volonté du retour au sauvage comme il y a 2000 ans nous font penser que cette intellectuelle universitaire à cour d'arguments sérieux sombre dans l'extrémisme proche du totalitarisme écologique comme l'ont dénoncé de nombreux auteurs.
Quel crédit accorder à cette personne dont on peut s'interroger sur sa connaissance du terrain en dehors des couloirs universitaires?

- Crime contre l'humanité

Le procès Marquèze ne fut qu'une pitoyable parodie de justice. Marquèze, c'est le "courageux" chasseur qui a tué Cannelle.

Cannelle ce n'était pas un grizzli, c'était une ourse de petite taille qui fréquentait ce territoire familier aux ourses suitées. Elle avait commis l'erreur de se promener avec son ourson dans une zone que les chasseurs considéraient à eux, pas aux ours. Si j'étais Marquèze et sa clique j'aurai honte de ma lâcheté, de mes mensonges.

Nous vivons des temps bien étranges. Dans les Pyrénées,on tue des ours, espèce protégée, sans craindre que la justice ne vous demande des comptes, hier Claude, Mellba et je ne voudrais pas alourdir la liste avec Franska et Palouma, victimes expiatoires de la vindicte locale.

Et pendant ce temps, à Paris, dans les aréopages dont le Grenelle de l'Environnement n'a été que l'épiphénomène médiatique on ne parle que de sauvegarde de la biodiversité et de préservation des espèces dans leurs biotopes. Schizophrénie, inconscience, qui protège-t-on, l'animal sauvage ou le chasseur-éleveur-piégeur, pourvu d'armes de mort? Car s'il y a des espèces protégées il doit y avoir aussi des espaces protégés où les animaux peuvent en toute quiétude se déplacer sans la crainte de se retrouver face à un fusil. En vérité, quelle nature voulons-nous donc? Depuis le néolithique l'homme n'a eu de cesse d'éradiquer ce qui ne lui était d'aucun profit: il a conquis les territoires et éliminé l'animal sauvage. Si le loup est revenu, si l'ours s'est maintenu dans la montagne, si le lynx se cache au plus profond de la forêt, c'est qu'il y a encore quelques rares espaces sauvages... Laissons-les leur. Cette nature, l'homme du XXIè siècle a le droit de la rêver peuplée d'animaux sauvages dont il espère l'improbable rencontre car la nature n'appartient ni aux éleveurs ni aux agriculteurs, elle est à tous, elle est patrimoine de l'humanité. Cette Nature c'est aussi notre chance, notre billet de première classe pour l'avenir de l'humanité car sans elle, sans l'équilibre de ses écosystèmes auquel collaborent toutes les espèces vivantes d'un bout à l'autre de la chaîne de l'évolution, la vie de l'homme est en sursis.

Le poison et le fusil qui éradiquent loups, renards, oiseaux sont des armes qui en détruisant la vie, polluent la terre et les eaux et collaborent à plus ou moins brève échéance à la destruction de l'homme. Les crimes contre la Nature sont aussi des crimes contre l'humanité. La justice "impartiale" ferait bien d'y réfléchir.

Auteur: Lauriane d'Esté, Administratrice de Ferus et fraîchement décorée Chevalier de l'Ordre national du mérite
Source: Férus - La Gazette des Grands Prédateurs - juin 2008

- Ecologie extrémiste et crime contre la nature

Au cours de ce procès et cet acharnement contre ce chasseur de la vallée d'Aspe sans histoire, le plus choquant est moins la mort d'une ourse où la légitime défense a été reconnue que la haine développée à son encore. Déverser autant de venin sans véritable justification autre que la défense d'une idéologie fondée sur la suprématie de l'animal sauvage sur l'homme et l'animal domestique est tout à fait incroyable.

Dans cet article de l'organe de communication de l'association Férus, Lauriane d'Esté donne son point de vue. C'est son droit. Il est respectable et indiscutable. Néanmoins, cet avis appelle quelques observations.

Cette intellectuelle qui n'a probablement jamais vu un ours et n'a sans doute admirer les Pyrénées que depuis Pau, nous fait une description remarquable de l'animal et de son comportement. Pourquoi pas? Au nom de l'imaginaire tous les fantasmes sont possibles. C'est ce qu'elle exprime le mieux.

Par contre, cette décorée de l'Ordre national du mérite, dont nous pouvons nous interroger de quel mérite il s'agit, se permet de décrire un procès auquel elle ne semble pas avoir assisté de "pitoyable parodie de justice". Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes dans un pays de droit et non une dictature qui rend la justice selon les goûts d'un pouvoir. Peut-être cette méthode ^propre aux dictatures que Laurine d'Esté regrette?

Parler de "victimes expiatoires de la vindicte locale" est un point de vue propre à une organisation qui a su imposer le sien sans aucune concertation avec la population locale. Nous pourrions également interpréter la situation comme étant une réaction de défense face aux exigences d'une certaine forme de dictature écologiste. Par ailleurs, facile en un trait de plume de faire l'amalgame avec des ours morts accidentellement... Disons que cela aide à justifier des propos extrémistes.

Non contente de s'en prendre au chasseur, elle s'en prend aussi aux participants du Grenelle de l'Environnement sans doute pas assez extrémistes. On protège l'animal sauvage mais on se moque des humains et des animaux domestiques. Voilà une vision imaginaire intellectuelle relevant du fantasme de l'écologie extrémiste minoritaire. Pour elle: "Cette nature, l'homme du XXI° siècle a le droit de la rêver peuplée d'animaux sauvages dont il espère l'improbable rencontre car la nature n'appartient ni aux éleveurs ni aux agriculteurs, elle est à tous, elle est patrimoine de l'humanité". Manifestement, l'intellectualisme écologique ne dispose que d'un horizon réduit en n'imaginant pas que d'autres hommes, également du XXIème siècle, vivant dans et de cette nature, aient un point de vue différent... sans ours. Encore, faut-il leur demander leur avis, ce qui ne semble pas être le cas. Et puis, cette nature qu'elle affectionne, si toutefois, un jour, elle a visité celle des Pyrénées, qui l'a faite et entretenue? Qui a créé, depuis des millénaires, cette variété de paysages ouverts et fermés? Qui a permis d'alterner prairies de fauches, de pacages, champs de cultures, etc...? Surement pas les organisations écologistes qu'elle soutient.

Nous passerons sur les allusions accusatoires d'usage de poison et autres méfaits prétendant que "les crimes contre la Nature sont aussi des crimes contre l'humanité".... Comme si l'humanité toute entière allait s'écrouler avec une ourse tuée. Lauriane d'Esté demande une justice "impartiale"... Fort heureusement, ce n'est pas la sienne si non, beaucoup de têtes qui ne sont pas en accord avec ses idées seraient coupées au motif de "crimes contre l'humanité".

Madame d'Esté, les Pyrénéens n'ont que faire de vos conseils et de vos idées extrémistes. Ils sont bien plus tolérants dans leur vie quotidienne. Alors, s'il vous plait, allez déverser votre haine ailleurs pour éviter une pollution durable de nos belles montagnes qui ne vous attendent pas pour être sauvées.

Louis Dollo, le 4 juillet 2008