Vétérinaire des loups et des moutons, est-ce compatible?

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Véronique Luddeni est vétérinaire sur un territoire, les Alpes-Maritimes, qui représente en 2014 le quart des prédations de loups en France. La progression de ces prédations est impressionnante malgré les mesures de protections. Curieusement, elle continue à croire à la cohabitation dans des termes manifestement idéologiques.

On peut être passionné par le loup sans pour autant sombrer dans l’obscurantisme militant. En 2015 oser dire au journal Ouest-France: «Mais contrairement à l'imaginaire populaire, le loup n'attaque que très rarement l'homme. L'homme est son prédateur, il en a peur» n’est pas admissible. Tout berger confronté au loup régulièrement sait très bien que ce prédateur n’a pas peur de l’homme. D’ailleurs, s’il avait si peur, les parc animaliers, comme le parc Alpha pour lequel elle opère, seraient-ils obligé de prendre d’infinies précautions pour protéger les visiteurs et même…. La vétérinaire. Manifestement, ces «spécialistes» nous prennent pour des imbéciles.

Elle soigne des loups sauvages avec l’espoir des relâcher… et poursuivre leur œuvre de prédation. Elle soigne également les bêtes d’élevages, celles qui se feront peut-être un jour tuer par le loup…. Pourquoi pas? Plus il y a de loups en liberté, plus le cabinet vétérinaire aura de travail. C’est la bonne démarche écologiste…

En 1991, elle conclue sa thèse en disant: «Il faut un super-prédateur». Aujourd’hui, en 2015, elle dit: «Je crois qu'il faut une cohabitation entre le loup et l'homme, comme cela a toujours été». A quel moment de l’histoire en France, le loup a-t-il cohabité avec l’homme? S’il avait toujours cohabité comme elle le prétend, pourquoi l’homme l’a-t-il exterminé? Raisonnement incohérent ou aveuglement idéologique et militant?

Nous donner pour exemple un éleveur de 35 brebis qui ne se plaint pas du loup, manque pour le moins de sérieux. Il n’en vit pas. Ça ne le dérange pas. Et elle fait partie de la «commission nationale sur les loups»… C’est quoi cette commission??

Tout cela manque pour le moins de crédit et nous pouvons nous interroger pour savoir si une vétérinaire écolo est bien compatible avec le loup et le mouton.

Louis Dollo, le 12 juin 2015

- Loups: Véronique, la véto des moutons et des loups

- Véronique Luddeni est vétérinaire. Un des rares à s'occuper des loups, qu'ils soient en captivité ou parfois sauvages

Mais elle se charge aussi des bêtes des bergers et des producteurs de fromage. Pas toujours évident.

- Une véto passionnée

Perchée sur une caisse en bois, Véronique Luddeni s'apprête à ouvrir une cage dans laquelle se trouve un gros loup canadien tout juste arrivé dans le parc Alpha du Mercantour. Quarante kilos de muscles sous un pelage noir. Derrière elle, deux policiers de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage assurent sa sécurité. «La morsure d'un loup, c'est 150 kg de pression par cm², alors il vaut mieux faire attention, explique un des policiers. Mais contrairement à l'imaginaire populaire, le loup n'attaque que très rarement l'homme. L'homme est son prédateur, il en a peur.»

Véronique Luddeni est l'une des rares vétérinaires à s'occuper des loups. «Je fais les vaccins à la naissance des louveteaux, les bilans une fois par an. Parfois il faut soigner leurs blessures quand il y a des combats au sein de la meute.»

La véto ne s'occupe pas que des loups en captivité. 350 à 400 loups sauvages rôdent dans une grande partie de la France. Une population en constante augmentation. Une nuit de 2007, Véronique Luddeni est appelée par l'Office nationale de la chasse ; des villageois leur ont signalé une louve blessée. «Elle avait la mâchoire fracturée. Elle avait été attaquée par sa meute. On l'a anesthésiée au fusil, puis après réflexion avec la préfecture, on a décidé d'essayer de la sauver. Je l'ai opérée, puis elle a été transférée en centre de soins.»

La vétérinaire espérait que le loup serait relâché avec une balise GPS. Finalement, en l'absence de décision politique, la louve est morte de vieillesse dans le centre de soins.

La véto originaire de Nice est une passionnée. «Je passais souvent l'été dans le parc du Mercantour. J'aimais planquer pour faire des photos d'animaux sauvages. C'est là que j'ai attrapé la vocation.» Son bac en poche à 17 ans, elle démarre sa formation. En 1991, elle fait sa thèse sur le problème des mouflons, des moutons sauvages, présents en trop grand nombre dans la montagne. Elle écrit en conclusion: «Il faut un super-prédateur».

- «Une cohabitation loup et homme»

Une thèse prémonitoire puisqu'un an plus tard, des loups sauvages en provenance d'Italie sont signalés dans la région. En 1993, à 24 ans, Véronique Luddeni ouvre sa clinique à Saint-Martin-Vésubie et devient la plus jeune vétérinaire de France en libéral.

Aujourd'hui, elle partage son temps entre le soin des animaux domestiques, les loups et les éleveurs. Sans oublier le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral, dont elle est une des vice-présidentes. Soixante heures de travail hebdomadaire qui ne l'empêchent pas de faire du sport. Longtemps elle a sillonné à moto les déserts du Maghreb et de Libye et rêvé de faire le Paris-Dakar. Véronique Luddeni croque la vie à pleines dents.

Ses relations avec les éleveurs ne sont pas toujours simples. «Je suis membre de la commission nationale sur les loups, donc je retransmets aussi les inquiétudes des éleveurs. Je crois qu'il faut une cohabitation entre le loup et l'homme, comme cela a toujours été. Le loup est un animal qui fascine, car il a des similitudes avec nous. C'est un animal social qui a des relations intra-meutes. Il est aussi territorial. Enfin, il y a une compétition hiérarchique pour avoir accès au sexe et à la reproduction.»

Hubert, éleveur à Clans, est à la tête d'un petit troupeau de 35 brebis. Pendant que Véronique Luddeni pique les bêtes pour le dépistage annuel de la brucellose, la discussion s'engage. «L'année dernière, le loup est venu tout près de ma maison, deux nuits de suite. Il a mangé un mouton à chaque fois. J'ai retrouvé des carcasses bien propres, il n'y avait pas de restes. Depuis on ne l'a pas revu, alors ça ne me dérange pas plus que ça.»

D'autres comme Jean-Claude, éleveur et producteur de fromages à Saint-Étienne-de-Tinée, ont des positions bien tranchées. Le loup, il en a souffert. «De mars 1995 à 2009, j'ai eu des attaques tous les ans. Depuis que j'ai mis un Patou, un chien de protection de montagne, les attaques sont plus rares, mais ça arrive toujours. On perd notre outil de travail. Les loups, ils ont le droit de vivre. Pas de problème, qu'on les mette sur les Champs-Élysées ou sur la Canebière!»

Le ministère de l'Agriculture a bien prévu des primes en cas d'attaque mais l''argent ne fait pas tout. «Avant, on pouvait sélectionner génétiquement des brebis pour la reproduction. Maintenant, il y a trop d'incertitudes. À quoi bon investir pour sélectionner une bête si c'est pour qu'elle soit mangée par le loup?»

La vétérinaire commente: «Le loup cristallise beaucoup d'émotions. Bien sûr, les revendications des éleveurs sont légitimes. Mais l'homme veut toujours être en haut de la pyramide des espèces. Il faut accepter qu'un autre prédateur prenne les rênes sur un territoire.»

Auteur: Jacques Duplessy - Ouest-France
Source: La Roche sur Yon - Ma ville du 12 juin 2015