Un réseau de chaleur chauffé au bois à Tarbes

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La ville de Tarbes a pour projet la création d’une chaufferie au bois pour alimenter un réseau de chaleur desservant des équipements publics et des logements sur la ville. Projet ambitieux, parfaitement écologique et qui ne coûterait pas un centime aux contribuables tarbais. Voilà une initiative innovante à laquelle nous nous sommes intéressés.

Récemment, Gérard Trémège maire de Tarbes, a réuni les possibles futurs usagers de ce réseau qui va de l’armée aux hôpitaux et cliniques en passant par des résidences.

- Une démarche municipale

Dès 2008, la ville de Tarbes a engagé un processus pour être une ville « écoresponsable ». Pour cela il a fallu engager des actions avec une vision à long terme qui se sont concrétisées par :

- Plusieurs solutions ont été envisagées

Plusieurs solutions d’énergies renouvelables ont été envisagées. L’éolien, il n’y a pas assez de vent. La géothermie, seule une partie du territoire peut avoir un sens mais pas toute la ville. Le photovoltaïque n’est pas envisageable sur tous les bâtiments publics pour des raisons esthétiques. « Je ne vois pas des panneaux solaires sur le toit de la mairie » nous dit Gérard Trémège. Et puis il y a des contraintes avec les bâtiments de France autour des bâtiments classés. La biomasse est en projet avec deux usines sur l’Ecoparc de Bordères dont une du SMTD. Reste le bois….

- Chauffer au bois sans détruire la forêt

Prétendre que le chauffage au bois relève de l’utilisation d’une énergie renouvelable est assez paradoxale avec les objectifs de certains de protéger les forêts. Quoique l’entretien de celles-ci passe nécessairement par des coupes et des renouvellements, l’option choisie par la ville de Tarbes n’est pas l’utilisation du bois de forêt mais du bois de récupération tel que les déchets verts, l’élagage, les rebus, etc… Ces bois de rebus sont bien souvent brûlé pour être détruits sans aucune valorisation. La production locale, notamment chez un professionnel du bois, dépasse les 15 000 tonnes et il en faut 20 000 tonnes / an. Il s’agit de bois broyé sur place, sur le lieu de production, et livré au fur et mesure des besoins. L’approvisionnement se fait dans un rayon de 80 km auprès d’acteurs locaux comme ONF Energie, Occitania bio combustibles ou encore, une entreprise locale bien connue, Sanguinet avec le bois d’élagage et les rebus de scieries. L’impact sur le trafic urbain serait de 2 à 3 camions / jours en moyenne soit 800 par an.

- Une chaufferie collective, comment ça marche?

Le bois broyé ou en plaquette est livré dans silo contenant une consommation de 3 à 4 jours. Partant de là, pratiquement tout est automatique : transport à chaîne jusqu’à la chaudière, poussoir hydraulique d’alimentation, etc… Et ça brûle en faisant chauffer de l’eau. Puis l’eau est distribuée par des tuyaux à travers la ville en direction des usagers qui achètent une prestation de fourniture d’eau chaude (Kw) aussi bien pour la baignoire, la vaisselle que pour le chauffage. Plus besoin de chauffage individuel. Pour garantir une continuité du service en cas de panne et assurer un appoint en cas de «pics » (exemple : période ponctuelle de grand froid), une chaudière au gaz est prévue.

- Qui va payer l’investissement?

Le maire de Tarbes, Gérard Trémège, est claire: «ça ne coûte rien aux tarbais». Voilà qui est intéressant. Mais comment? Sur le plan juridique, le réseau de chaleur est un service public à caractère industriel et commercial donné en concession pour une durée de 24 ans. C’est la commune (ou éventuellement la communauté de commune en cas de transfert de compétence) qui est l’autorité organisatrice qui concède, selon un cahier des charges précis, à un concessionnaire choisi ç partir d’un appel d’offre. C’est la délégation de service public (DSP). C’est le concessionnaire qui paie l’ensemble des investissements et qui assurent la gestion complète de la production de chaleur, sa distribution, les raccordements et la facturation aux usagers. C’est exactement comme la fourniture de gaz et d’électricité sauf que l’usager s’engage pour 12 ans sauf cas de force majeure.

- C’est pour quand?

Les clients potentiels ont été inventoriés et déjà contactés. D’autres peuvent se rajouter. Le dossier de consultation pour les offres de concession est disponible. Les offres doivent être faites en janvier 2013. Les négociations avec les candidats vont s’engager au cours du 1ere semestre 2013. La finalisation de la procédure et du contrat est prévue pour septembre 2013 et la mise en service du projet de base est prévue en octobre 2014. Des extensions sont prévues pour octobre 2013 et 2016.

- Quel réseau?

Un premier réseau dit «de base» a été prévu à travers la ville avec des clients identifiés permettant une rentabilité assez rapide. Puis, le réseau pourra être étendu en deux autres phases pour élargir le panel de clients qui pourra être porté à 73 déjà identifiés. Si la construction de la chaufferie ne pose pas de problème en étant implanté à proximité de l’hôpital, la mise en place du réseau nécessitera quelque 8.3 km de tranchées dans un premier temps d’une largeur de 1m pour la pose de deux tuyaux. Dans un second temps, le réseau pourra être porté à 18.9 km. Les raccordements aux clients sont réalisés à la charge du concessionnaire.

- Quel intérêt pour les clients

L’objectif est à la fois écologique et économique. D’une part limiter la pollution et d’autres part réduire la facture énergétique dans des proportions qui iront grandissante avec l’augmentation des carburants fossiles. Nous pouvons dire que si ce projet parvient à terme, ce qui semble assez probable, Tarbes sera doté d’un réseau d’avenir. L’engagement du concessionnaire est de 24 ans en assumant la charge de l’investissement et tous les risques de gestion. Son intérêt est que cela fonctionne. Pour les tarbais c’est une solution économique de réduire les pollutions et ainsi s’améliorer leur bien-être.

Auteur: Louis Dollo
Sources : Tarbes-Infos.com le 26 octobre 2012

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