Le WWF suisse forme des aides-bergers pour la protection contre le loup

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Avec ce système copié sur celui de Férus sous le nom de "Paoraloup", le WWF s'assure une vitrine médiatique plus qu'une véritable volonté d'aider les bergers suisses. S'il y avait eu une véritable volonté d'aider le monde agricole, ils auraient collaboré avec celui-ci. Nous sommes donc toujours en présence de la même démarche plus idéologique que tournée vers la protection environnementale et des formations de militants et non de véritables collaborateurs du pastoralisme de montagne.

- Des aides-bergers contre les attaques du loup

Au-dessus de Gampel, le WWF Suisse forme dix-huit candidats bénévoles, pour aider les bergers de moutons et de chèvres durant l'estivage.

Le loup et les moutons, voilà une histoire qui atteint bientôt ses 15 ans d'âge en Valais et en Suisse. Aujourd'hui, la Suisse abrite de 8 à 15 loups et de 100 à 150 lynx, mais aucun ours.

Le WWF Suisse a décidé de répondre à sa manière à la problématique de la protection des troupeaux. Il a organisé à Jeizinen, petite station de Gampel située à 1.600 mètres d'altitude, un cours d'aide-berger.

La conduite du cours, qui a commencé jeudi et qui se terminera demain dimanche, est dévolue à Walter Hildbrand, directeur du Centre de compétences en matière de protection des troupeaux dans le Haut-Valais, et à Danièle Martinoli, cheffe de projet du WWF. Celle-ci explique que ce cours s'inspire du modèle français "pastoraLoup", qui existe depuis dix ans et qui a fait ses preuves. Elle-même s'est formée là-bas.

- Dix-huit aides-bergers

A Jeizinen, il y a douze participantes et six participants. Leurs noms sont tenus secrets: pour des raisons de discrétion et en attendant de voir les résultats des premiers engagements de cet été. En tout cas, il n'y a aucun participant valaisan.

Il y a des demandes d'alpages en Valais, aux Grisons, au Tessin et dans les cantons de Vaud et de Fribourg. Et Danièle Martinoli de préciser que le but n'est pas a priori la protection contre le loup, mais bien d'organiser des périmètres de prévention, chose qui se fait déjà même sans prédateurs.

Les participantes et les participants de ce premier cours d'aide-berger de Jeizinen seront engagés comme bénévoles pour des mandats de deux à quatre semaines durant toute la période estivale. Par exemple, un berger a demandé une aide pour le mois de juin. A ce moment-là, son troupeau demeure à des altitudes encore basses dans la forêt. Il a donc de la peine à surveiller son troupeau. Par la suite, il montera sur un alpage de configuration fermée et il pourra aisément surveiller ses bêtes tout seul.

"Chaque demande correspond à un besoin spécifique. Dans le cas mentionné, nous verrons si nous envoyons un aide-berger durant quatre semaines ou deux durant deux semaines."

Il semblerait que la première volée ait beaucoup de travail. Le WWF serait-il déjà en manque d'aides-bergers? "Nous verrons bien", conclut sa cheffe de projet.

- En tout cas, bon nombre des participants sont des citadins.

Le but du WWF est de les lier davantage à la nature alpine de leur pays.

Auteur: Pascal Claivaz
Source: Le Nouvelliste du 2 mai 2009

- Commentaire

Cette information amène à quelques réflexions sur la nature de cette formation.

1/ Ces aides-bergers en formation sont essentiellement des citadins. Il sera intéressant de voir leur comportement sur le terrain. Se lever tôt, se coucher tard, dans un environnement parfois très difficile en cas de mauvais temps, vivre dans des conditions spartiates, faire un effort physique constant, etc... Il y a fort à parier que l'efficacité de toutes les bonnes volontés soit quelque peu limitée.

2/ Ce n'est pas en quelques jours que l'on forme même un aide gardien. Regarder un troupeau par beau temps en montagne, c'est facile, mais aider un berger surtout par mauvais temps... c'est plus difficle, faire travailler un chien correctement pour regrouper les bêtes en cas de nécessité, etc.... est un travail de formation d'au moins plusieurs semaines.

3/ La culture du secret est stupéfiante. On ne donne pas les noms pour ne pas que les journalistes interrogent les stagiaires. Cela relève d'un comportement de secte ou, pour le moins, de quelque chose de pas clair.

4/ Le système est calqué sur celui de "Pastoraloup" de l'association FERUS dont on connaît à la fois les limites et dont les interventions ne sont que très très marginales et d'un intérêt secondaire en dehors de la vitrine médiatique que cela procure.

5/ La durée d'intervention auprès de l'éleveur nous fait penser qu'il s'agit de l'organisation de vacances à la montagne pour quelques citadins qui n'auront même pas le temps de s'adapter au troupeau. Le sérieux de l'affaire est discutable.

6/ le responsable du WWF dit: "le but n'est pas a priori la protection contre le loup, mais bien d'organiser des périmètres de prévention, chose qui se fait déjà même sans prédateurs." Si ce n'est pas pour protéger contre le loup et si le périmètre de prévention existe déjà, à quoi servent ces aides-bergers? A passer des vacances à la montagne pas trop chère? L'argument est assez curieux.

7/ S'il y a un besoin réel d'aides-bergers, pourquoi est-ce une organisation écologique qui assure la formation avec sa vision strictement écolo de la situation et non les structures agricoles compétentes en matière d'élevage qui connaissent les besoins des éleveurs et le travail du berger? Surprenant!

Tout ceci nous amène à penser qu'il ne s'agit que d'une vitrine médiatique sans grand intérêt sauf de mener une action propagandiste de l'idéologie du WWF qui n'a jamais été tournée vers l'éleveur et l'élevage mais vers des territoires ensauvagés. Le WWF applique la même technique dans le monde entier pour qu'à terme ces territoires soient vidés de toute présence humaine.

Louis Dollo, le 3 mai 2009