Ours, stop aux mensonges et construisons l'avenir dans le respect, le partage et la continuité

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L’ADDIP veut dépasser la problématique binaire et stérile de «pro» et «anti» ours. Elle se base sur des arguments qui veulent répondre à cette question essentielle: que veut-on pour nos territoires?

La préoccupation majeure est bien l'avenir des vallées et de leur population plus que celle d'un grand prédateur comme l'ours ou le loup dont nous savons qu'à travers le monde et l'Europe il n'est pas en danger d'extinction, bien au contraire, puisque, dans certains pays, l'un et l'autre sont chassables.

Pour les associations de la coordination, l'équation est simple:

"Homme + troupeaux + Pyrénées = + de biodiversité!"

Ils rappellent qu'il en est ainsi depuis des millénaires. Pourquoi ne pas poursuivre? Qu'apporte l'ours de plus à la biodiversité puisqu'il n'est pas en péril?

Mieux encore. Ils expliquent, arguments à l'appui, qu'il n'existe pas d'habitats naturels dans les Pyrénées mais uniquement des habitats semi-naturels, avec la présence d'activité humaines, dont la biodiversité est beaucoup plus riche que dans les espaces naturels.

Les paysages qui abritent la plus forte biodiversité sont composés d'habitats semi-naturels. En France, 84 % des surfaces classées en "haute valeur naturelle" correspondent à des zones d'élevage en plein air.

Voilà une distinction de vocabulaire qui pourrait bien bousculer la Charte du Parc National des Pyrénées.

Ils abordent les systèmes agro-alimentaires, les savoirs faire, les races d'élevage adaptées à leur milieu qui constituent des éléments indispensables à la biodiversité.

Les associations de l'ADDIP posent une question essentielle: "C'est quoi la biodiversité... à visage humain?" Un terme pour lequel ils ont souvent fait l'objet de railleries. Mais ils fournissent quelques précisions:

"Face aux programmes d'implantation artificielle de prédateurs, les Pyrénéens bâtissent leur développement durable autour d'un pastoralisme moderne, renouvelé. Les enjeux environnementaux du XXI° siècle vont décupler ses bénéfices".

La continuité dans la modernité en s'adaptant aux enjeux du moment. Nous sommes loin du retour 2000 ans en arrière préconisé par FERUS, l'ADET-Pays de l'ours et le WWF.

- Trop de mensonges

Un chapitre qui défrise. L'ADDIP précise:
"L'Etat a sous-traité à quelques associations partisanes le plan marketing de l'ours. A défaut d'arguments, elles ont orchestré de véritables campagnes de mensonge et de dénigrement contre tout ce qui s'oppose à elles: éleveurs, élus locaux, associations citoyennes...".
A l'analyse du dossier c'est exactement ce qui s'est passé à coup de centaines de milliers d'Euros chaque année dont les populations locales, éleveurs et autres, n'ont jamais profité tout en subissant les conséquences. Et ils apportent des arguments difficilement contestables sur des points comme:

- "De la montagne, espace de liberté, à une montagne... d'interdiction"

L'exemple de Somiédo, "parc à ours dans les Monts Cantabriques" en Espagne, en est la plus belle preuve selon l'ADDIP. Il suffit d'aller s'y balader pour comprendre que nous sommes aux antipodes des explications que les associations naturalistes avancent. Et ce n'est pas le seul lieu. L'ADDIP précise:

Nous n'en sommes pas encore là dans les Pyrénées. Mais déjà les prémisses apparaissent. Plusieurs usagers de la nature connaissent le chemin du Palais de Justice pour s'être "égarés". Jusqu'où irons-nous? Est-ce acceptable. "Est-ce que c'est ce que nous voulons pour nos territoires?" répètent-ils.

- Quel avenir pour les Pyrénées?

Question cruciale. Et de rappeler la lettre du 13 mars 2010 adressée au Président de la République et signée par la quasi-totalité des élus nationaux de la chaîne pyrénéenne.

"Sans pour autant subir les foudres de l'Europe, les autres pays qui ont fait le choix d'introduire des ours slovènes - Italie, Autriche - ne renouvelleront pas l'expérience; plusieurs de ces ours ont d'ailleurs été abattus lors d'incursions en Suisse et en Allemagne, Bruxelles ne s'y est pas opposée.
Quant à l'Espagne, elle n'a pas réintroduit d'ours dans nos Pyrénées communes, et le Sénat vient d'y voter une motion demandant à l'Etat Espagnol de ne prendre, concernant l'ours, aucune décision qui ne serait approuvée par les élus locaux: Communautés Autonomes pour l'Espagne, Conseils Généraux pour la France.
Regardons vers l'avenir ! Celui d'une biodiversité à visage humain que les Pyrénéens ont toujours défendue avec fierté et pugnacité. Le pilier du développement durable pyrénéen est un pastoralisme moderne, renouvelé. Les enjeux environnementaux du XXI° siècle vont décupler ses bénéfices:...
..... On est là bien au-dessus des projets de lâcher d'ours, symboles de nature artificialisée, labellisée et ruineuse."

- Pour l'ADDIP le choix est simple:

"Ensauvagement du massif et populations d'ours réellement viables OU Beauté des paysages humanisés, production alimentaire durable et de qualité, cadre somptueux pour vos loisirs".

Et l'association précise: "L'élevage extensif est la clé qui ouvre toutes ces portes, un patrimoine à conserver et continuer...". C'est notamment précisé à travers le classement au patrimoine mondial de l'UNESCO du site de Gavarnie - Mont-Perdu. C'est aussi rappelé dans de nombreux DOCOB de Natura 2000 ou dans le projet de Charte du Parc National des Pyrénées. Il est curieux que chaque année, à la même époque, un ministère de l'écologie autiste demande une piqure de rappel.

Pour les acteurs des territoires pyrénéens: "Ce second choix est notre vie et notre engagement, une promesse d'avenir dans le droit fil de toute l'histoire des Pyrénées".

Nous voyons bien que l'ours n'est qu'un élément secondaire aux conséquences dramatiques pour un territoire qui a un autre projet de vie que celui proposé par les mouvements écologistes bien souvent absents du terrain et du véritable débat.

Louis Dollo, le 3 février 2011

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