Référendum pour ou contre l'ours dans les Pyrénées 2006-2008

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Un conseiller général de la Haute-Garonne a eu l'idée d'immaginer un référendum d'initiative populaire pour ou contre l'ours dans les Pyrénées. Manifestement, cette idée fait l'unanimité contre elle et ceci dès 2006 et encore en 2008. La charte environnementale et le Code de l'Environnement prévoient d'autres procédures, il suffit des appliquer tout simplement. Le problème est que nous sommes dirigés dans ce domaine par une forme de dictature administrative dont le pouvoir est détenu par les associations écologistes telles que FERUS, ADET, FIEP et WWF. Voilà des notions que, manifestement, les journalistes ne veulent pas entendre.

- Un référendum est-il réalisable?

- Ours. Directeur de "Pays de l'ours-ADET", Alain Reynes explique pourquoi il n'est pas favorable au référendum.

Nos lecteurs n'ont pas tardé à réagir à la proposition de référendum (pour ou contre la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées?) émise dans nos colonnes par Henri Denard, conseiller général de Luchon. Déjà, dans notre édition du 20 septembre, les deux présidents des conseils généraux de l'Ariège et des Hautes - Pyrénées, tous deux anti-ours, s'étaient prononcés contre un tel référendum. Nous publions ci-dessous les premières réactions reçues à La Dépêche du Midi. Et nous donnons aujourd'hui la parole à Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours-Adet et à Bertrand Auban, sénateur de Haute-Garonne.

- Quel dommage que ce soit impossible!

"Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt la proposition d'Henri Denard, conseiller général de la Haute-Garonne, de soumettre la question de l'avenir de l'ours dans les Pyrénées à un référendum, écrit Alain Reynes. Toutes les études d'opinion réalisées depuis 1992 étant unanimes sur la forte adhésion des Français comme des Pyrénéens à la cause de l'ours, nous pourrions n'être que favorables à cette idée. Il est à ce sujet très révélateur que d'autres opposants, Ariégeois comme Bigourdans, aient immédiatement réagi en dénonçant cette proposition, ils savent pertinemment que la réponse des Pyrénéens aurait été une nouvelle fois favorable à l'ours.

Malheureusement, c'est une proposition impossible. En effet, la protection des espèces ne relève pas d'une compétence locale. Les communes ne peuvent donc pas soumettre cette question à référendum. La protection de l'ours brun et l'obligation de conserver dans les Pyrénées une population viable relève de la loi, que ni un conseil général, ni même un référendum local, ne peut remettre en cause.

Nous reconnaissons l'apparence démocratique de la proposition d'Henri Denard, mais respecter la démocratie, c'est avant tout respecter la loi. Ceux qui affirment le contraire, ou le font croire via des propositions parfois démagogiques, se trompent, ou trompent l'opinion."

- Bertrand Auban: "Pas réalisable"

De son côté Bertrand Auban, sénateur, conseiller général de Saint-Béat, reste sceptique: "L'idée semble intéressante. Mais difficilement réalisable. Vous savez, un ours, ça se balade beaucoup. Alors, comment définir le périmètre du scrutin? Et sur quels critères précis? Il est difficile de demander à ceux qui sont susceptibles de le recevoir un jour ou l'autre de ne pavoter. Et il est clair que plus vous vous éloignez de la chaîne, plus les gens sont favorables à l'ours. Voilà qui situe les limites d'un exercice que j'ai du mal à prendre au sérieux"

- Pour ou contre le référendum: nos lecteurs réagissent

Gilles Simon:
Je suis contre l'idée même d'un référendum (local, régional ou national) qui aurait pour objet de demander aux gens de trancher pour ou contre le maintien d'une espèce protégée. Les traités internationaux et la loi font obligation à la France de conserver toutes les espèces protégées. Il n'est dit nulle part que cet engagement est subordonné à tel ou tel groupe humain. Des tas de gens sont lésés dans leurs intérêts par des espèces protégées endémiques (des insectes, des oiseaux qui localement empêchent des aménagements très demandés par la population); On n'organise jamais de référendum.

En revanche, on doit organiser sous une forme ou une autre, un ou plusieurs débats publics, forme intelligente de démocratie participative pour faire en sorte que les décisions finales tiennent le plus grand compte des besoins et des opinions des gens comme des intérêts des générations futures. des arguments seront échangés, pas des slogans.

Nicole Soteau:
Bien sûr qu'il faut faire un référendum! La population des Pyrénées, paralysée par la violence des anti-ours, n'ose pas s'exprimer librement dans la rue. Mais nous savons tous que la majorité est pour, dans la mesure où il faut réintroduire rapidement pour que l'ours retrouve sa place, autant pouvoir s'appuyer sur l'avis favorable des Pyrénées.

Guido Goodheer, artiste à Ganties:
Je suis très favorable à la réintroduction de l'ours brun. c'est une honte qu'ils aient tous été tués. Avançons davantage avec le programme de réintroduction. Il y a assez de place dans les Pyrénées

Auteur: Jean-Paul Rouquier
Source: La Dépêche du Midi du 26 septembre 2006

- Non au référendum sur l'ours

- Ours. Le Luchonnais souhaite un vote des habitants concernés par la réintroduction.

Demander aux habitants des cantons concernés leur avis sur la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées, c'est l'idée émise dans nos colonnes par Henri Denard (lire La Dépêche de samedi). Le conseiller général de Luchon, réclame un référendum. "En tant que citoyen responsable et membre de l'ADDIP (Association de défense de l'identité pyrénéenne)", précise-t-il. Henri Denard, qui demande à l'Etat "d'organiser la consultation populaire", souhaite évidemment l'étendre à l'ensemble de la chaîne. Nous avons donc voulu savoir qu'elle est la position des représentants des départements voisins, les Hautes - Pyrénées et l'Ariège. Pour la Bigourdane Josette Durrieu, pas question de se prononcer à nouveau: "Le conseil général a créé une commission composée d'élus de toutes sensibilités. Nous avons beaucoup travaillé, nous sommes allés en Slovénie. Et le 29 juin 2007, le conseil général des Hautes-Pyrénées a voté une motion claire et nette. Elle se prononce pour l'arrêt définitif du programme "Ours slovène", pour la protection de l'élevage de montagne et pour la mise en place de moyens efficaces pour empêcher les nuisances des ours sur l'ensemble du territoire. Pas question de faire un referendum. Nous les élus, sommes représentatifs de la population. Le débat est clos. Mais on sait bien que plus on est loin d e l'ours, plus on l'apprécie. Et on a pu constater que certains touristes, quand ils viennent randonner chez nous, revoient souvent leur position."

Les ours n'ont pas la cote en Bigorre. Pas plus d'ailleurs qu'en Ariège, où le président Bonrepeaux, farouche opposant à la réintroduction depuis belle lurette, balaie l'idée d'un scrutin d'un revers de manche: "Je ne suis pas convaincu de la pertinence d'un référendum sur le sujet", affirme-t-il. Sans le dire trop brutalement et même s'ils partagent les convictions du Luchonnais, l'Ariégeois et la Haut-Pyrénéenne considèrent qu'ils ont déjà tout dit et qu'il y a mieux à faire qu'un chimérique référendum. Les Haut-Garonnais et les Béarnais se sentiront-ils plus concernés? Henri Denard aimerait bien ne pas être seul à voter en faveurdu référendum.

Auteur: Jean-Paul Rouquier
Source: La Dépêche du Midi du 23 septembre 2008

- Un referendum sur la protection de l'ours?

Un Conseiller général de Haute Garonne propose un referendum sur l'avenir de l'ours dans les Pyrénées. Notre réaction.

Nous avons lu avec beaucoup d'intérêt la proposition d'Henri Denard, conseiller général de la Haute-Garonne, de soumettre la question de l'avenir de l'ours dans les Pyrénées à un référendum (la Dépêche du Midi du 20 septembre 2008).

Toutes les études d'opinion réalisées depuis 1992 étant unanimes sur la forte adhésion des Français comme des Pyrénéens à la cause de l'ours, nous pourrions n'être que favorables à cette idée.

Il est à ce sujet très révélateur que d'autres opposants, ariégeois comme bigourdans, aient immédiatement réagi en dénonçant cette proposition: ils savent pertinemment que la réponse des Pyrénéens aurait été une nouvelle fois favorable à l'ours.

Malheureusement, c'est une proposition impossible.

En effet, la protection des espèces ne relève pas d'une compétence locale; les communes ne peuvent donc pas soumettre cette question à référendum.

La protection de l'ours brun et l'obligation de conserver dans les Pyrénées une population viable relève de la Loi, que ni un Conseil Général, ni même un référendum local, ne peut remettre en cause.

Nous reconnaissons l'apparence démocratique de la proposition d'Henri Denard, mais respecter la démocratie, c'est avant tout respecter la Loi.

Ceux qui affirment le contraire, ou le font croire via des propositions parfois démagogiques, se trompent, ou trompent l'opinion.

Source: Communiqué de l'ADET-Pays de l'ours du 25 septembre 2008

- L'ours des Pyrénées ne veut pas se laisser enfermer dans une urne

Le conseiller général de Luchon Henri Denard a peut-être perdu une occasion de se taire.
Samedi dernier, il proposait à propos de l'ours l'organisation d'une "consultation populaire" sur l'ensemble de la chaîne des Pyrénées.

Cette proposition de l'élu PS a commencé par le fâcher avec ses amis socialistes anti-ours.

"Le débat est clos", réagit ainsi la présidente PS du Conseil général des Hautes-Pyrénées, Josette Durieux. Son assemblée, fait-elle remarquer, a en effet voté le 29 juin 2007 pour un "arrêt définitif du programme" de réintroduction

Le président, PS lui aussi, du Conseil général de l'Ariège juge comme n'étant "pas pertinente" cette idée de référendum. Augustin Bonrepeaux pourrait pourtant être présenté comme un des élus de la montagne les plus radicalement anti-ours.

Comme si cela ne suffisait pas, ce sont maintenant les pro-ours qui rejoignent les anti-ours. Dans un communiqué daté de ce mercredi 24, le président de l'Adet-Pays de l'Ours estime qu'il s'agit là d'une proposition "impossible".

Alain Reynes serait preneur d'un tel référendum: "toutes les études d'opinion réalisées depuis 1992 (sont) unanimes sur la forte adhésion des Français comme des Pyrénéens à la cause de l'ours", écrit-il. Mais, ajoute-t-il, "la protection des espèces ne relève pas d'une compétence locale". Il ne reviendrait donc pas aux communes de lancer une telle opération.

"Ceux qui affirment le contraire, ou le font croire via des propositions parfois démagogiques, se trompent, ou trompent l'opinion", tacle l'Adet-Pays avec un regard insistant vers le personne d'Henri Denard.

Alain Reynes en repasse une couche en expliquant que les voisins ariégeois et Haut-Pyrénéens dudit conseiller général s'opposent à ce référendum parce qu'ils seraient certains de le perdre.

Josette Durieux craindrait en particulier que soient appelés à voter des Pyrénéens n'ayant jamais vu l'ours que sur des images. "Plus on est loin de l'ours, plus on l'apprécie...", déclarait-elle ainsi à la Dépêche du Midi après la proposition Denard.

Selon les pro-ours, faire entrer un ours dans une urne relèverait du contorsionnisme politique. Le référendum est à l'eau. Mais la boîte à gifles est ouverte.

Auteur: GLv.
Source: Libé Toulouse du 25 septembre 2008