L'enquête sur les vautours de Nature-Midi-Pyrénées tombe à l'eau

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L'association écologiste Nature Midi-Pyrénées, membre de la fédération FNE (France Nature Environnement) avait lancé une enquête auprès des éleveurs tendant à favoriser la mise en place de placettes de nourrissage des vautours fauves afin de disposer d'un équarrissage gratuit. Ceci allait à l'encontre des décisions de la commission interdépartementale de suivi des vautours et d'un certain nombre de règles sanitaires.

Saisi de manière assez vive par l'ASPP 65, association agréée pour la protection de l'environnement non membre de FNE et hostile "aux intentions sournoises" des écologistes, la Préfecture des Hautes-Pyrénées vient de faire connaître sa position qui va totalement dans le sens des décisions de la commission interdépartementale de suivi du vautour fauve.

Du côté de l'ASPP 65 on estime qu' "Il est normal que NMP soit libre de mener les enquêtes qu'elle veut". Néanmoins les méthodes employées assez similaires à celles qui l'ont été avant les introductions d'ours imposées aux Pyrénées a conduit l'ASPP 65 à "marquer le fait d'un signe fort".

Il est à remarquer dans la lettre de la Préfecture que la tolérance existante depuis une dizaine d'années pour les estives des Hautes-Pyrénées n'est pas remise en cause. Elle est le fait d'une pratique ancestrale qui a toujours permis de créer un équilibre naturel entre la nature et l'homme. Par contre, cette tolérance acquise en Bigorre n'existe pas dans les Pyrénées-Atlantiques alors que la population de vautours y est plus importante et totalement déséquilibrée entre ne nombre de vautours et la capacité naturelle à les nourrir avec des charognes.

De leur côté, l'association des bergers et éleveurs transhumants des trois vallées en Béarn (Pyrénées-Atlantiques) revendiquent la même tolérance légitime qu'en Bigorre ce qui a sans doute laissé croire à une certaine presse et au mouvement écologiste de FNE toujours à l'affut de conflits, qu'il y avait divergence de point de vue entre Hautes-Pyrénées et Pyrénées-Atlantiques.

Selon les différents organismes agricoles et d'éleveurs rencontrés, il n'en est rien. Il y a une parfaite convergence et solidarité entre tous. Tout est une question de compréhension administrative entre usage traditionnel et organisation de placettes de nourrissage. Par ailleurs, contrairement aux estives du reste des Pyrénées très peu habitées et ne produisant pas ou très peu de fromage, les estives du Pays-Basque et du Béarn sont plus "habitées" que celles de Bigorre donc plus de risques de pollution de l'eau pouvant être consommée ou utilisée pour une production. Cette absence de tolérance est le plus souvent sans effet sur le terrain pour des raisons techniques. Comment redescendre un cadavre de vache ou de mouton situé à plusieurs heures de marche d'une route accessible par l'équarisseur? De toute manière, quelques heures après la mort, et avant même que le cadavre ne soit retrouvé, les vautours ont déjà procédé au nettoyage. Tolérer dans les Pyrénées-Atlantiques comme dans les Hautes-Pyrénées serait tout simplement régulariser une pratique ancestrale qui n'a jamais vraiment été abandonnée pour des questions de réalisme de terrain.

Si le problème de l'attaque d'animaux vivants est pris en compte de manière plus ou moins sporadique dans les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques, ce n'est pas le cas pour le reste des Pyrénées où la même problématique existe, sans doute dans une moindre proportion, encore que... tout n'est pas dit.

En effet, face à l'absence de réalisme des pouvoirs publics, à la volonté de certains agents d'administration de ne pas dire la vérité, aux pressions dont les éleveurs sont soumis de la part de ces agents, au refus de prendre en compte les observations des éleveurs, ces derniers finissent par ne plus perdre de temps avec les fonctionnaires et à trouver des solutions efficaces discrètes ou plus visibles comme dans les Pyrénées-Orientales.

La pression exercée sur le monde de l'élevage pyrénéen appelée "dictature écologiste" conduit parfois à des excès. Le député béarnais, Jean Lassalle, en a même officiellement informé le Ministre de l'écologie Jean-Louis Borloo par lettre du 14 août 2009.

Nous voyons donc que l'excès de protection mené par des associations écologistes incompétentes et irresponsables comme celles de FNE ou la LPO conduit à des errements dans un but purement politico-philosophique et non environnemental. Il n'est fait aucune analyse objective de la situation, aucune recherche historique, aucune étude sociologique. Tout se fait sans aucune connaissance du milieu mais uniquement sur la base d'idées liées au "tout sauvage" en niant les hommes qui vivent sur les territoires qui, de toute manière, sont à l'origine de tous les maux de la planète.

En voulant reconstituer une faune sauvage sans aucun souci du milieu environnemental global incluant les hommes, nous en arrivons à créer une nouvelle espèce que sont des animaux d'élevage en liberté à la recherche d'une nourriture qu'ils n'ont pas. Ces animaux opportunistes, pour leur survie, trouvent donc des solutions qui ne sont pas celles de la nature.

Les écologistes n'ont manifestement pas compris ce phénomène simple. Peut-être sont-ils plus efficaces dans des enquêtes, le lobbying et des procédures judiciaires loin des vraies préoccupations de la nature. Dans le cas de l'équarrissage par des vautours, sujet de l'enquête de Nature-Midi-Pyrénées, sans interdire, la Préfecture des Hautes-Pyrénées met un terme à son intérêt. L'enquêtrice écologiste peut donc rester chez elle et envisager d'autres études.

Louis Dollo, le 30 août 2009