Si dans le cas de cette vache d’Arnaud Mendiburu il n’y a pas d’attaque directe sur la bête, elle est bien la victime indirecte du comportement des vautours fauves pour se créer une proie: affoler, pousser à l’accident et récupérer un cadavre. Procédure classique sur de nombreux animaux en montagne ou en simple pacage sur l’exploitation comme ici au Pays Basque. Comme toujours en pareil cas, tout ceci n’est que fantasme des éleveurs. C’est impossible selon la LPO et autres militants y compris au sein de l’administration.
À flanc de ravin, dans un joli petit-bois de chênes avec vues imprenables sur la Bidouze vert émeraude et l’arc bleuté des montagnes basques, du pic d’Orhi à la Rhune, gisaient les carcasses des deux animaux éviscérés.
Faute de témoins directs, sur les terres à herbages de la maison Bellevue, les suppositions vont bon train. «Le vol d’une cinquantaine de vautours a affolé les bovins», estime Jean, garde privé. Comme pour lui donner raison, un tapis de plumes orne la lisière du bosquet tandis que dans le ciel patrouillent sans le moindre battement d’ailes les planeurs incriminés.
Pour Jean, «les vautours ne se laissent plus aussi facilement intimider et il est temps de recommencer, comme promis par les pouvoirs publics, à leur fournir, des carcasses». Classé nécrophage, le vautour fauve ou gyps fulvus (espèce protégée) a vu son régime alimentaire perturbé dans l’ouest des Pyrénées quand, pour motifs sanitaires, l’homme a cessé de nourrir cet habitant des hautes falaises et des canyons.
Bien que des agents locaux de l’Office national de la chasse se soient rendus sur les lieux dès dimanche, Arnaud Mendiburu assure qu’aucune indemnité ne lui sera versée. L’épisode de dimanche, pour lui, représente une perte de 2.500euros.
Auteur: Jean Weber
Source: Sud-Ouest du 27/04/2013