Menace sur le patrimone naturel des Hautes-Pyrénées
Si, par le passé, les glaciers pyrénéens ont fait l'objet de nombreuses études, on sait que, depuis une quinzaine d'années, on ne s'intéressait plus à leur évolution.
Entre 1999 et 2000, Pierre René, dans le cadre de ses études, a réalisé, au sein du Parc national des Pyrénées, une actualisation des caractéristiques physiques et géographiques de chaque glacier. Ses études se prolongèrent au sein de l'Association moraine, créée en 2001, et dont le but est d'étudier et de diffuser les connaissances sur les glaciers.
Cette phase de travaux préliminaires reconnue scientifiquement débouche aujourd'hui sur des études glaciologiques plus importantes. C'est ainsi que, depuis le 30 mai, le glacier d'Ossoue (massif du Vignemale) a été placé sous haute surveillance. Le choix de cet appareil glaciaire n'est pas innocent: "Nous l'avons choisi pour ces nouvelles investigations car il possède de nombreuses données historiques que l'on pourra rattacher aux nouvelles séries de mesures. De plus, il présente une surface importante (59 ha), ce qui le place en deuxième position sur la chaîne pyrénéenne après le glacier d'Aneto", nous explique Pierre René.
Pierre René s'est expliqué sur le bien-fondé de ces études dont les résultats seront passionnants: "Les glaciers sont des indicateurs climatiques et de l'état de santé de la Terre. Par ailleurs, ils sont des indicateurs de réserve hydrique. L'observation de ces réservoirs sert de témoin du comportement de l'ensemble de la réserve hydrique contenue en montagne. Enfin, je souhaite noter que ces travaux entraînent une véritable coopération transfrontalière en matière de glaciologie. Depuis 1991, les scientifiques espagnols ont entrepris des mesures sur le glacier de la Maladeta (massif d'Aneto). Les travaux au glacier d'Ossoue permettront d'avoir deux sites d'observation sur la chaîne pyrénéenne, d'où une cohérence accrue dans l'interprétation des résultats".
On sait aujourd'hui que le travail de Pierre René sera une véritable référence internationale.
Recueilli par Michel Fagois
Source: La Dépêche du Midi du 21 juin 2002