En raison du nombre et du jeune âge de ses victimes, la catastrophe des Orres (Hautes-Alpes) reste dans les mémoires. Cette tragédie a aussi marqué l'histoire de l'UCPA, même si l'organisme a été mis hors de cause par la justice.
Le 23 janvier 1998, une avalanche avait emporté un groupe de randonneurs à raquettes qui évoluaient à plus de 2 000 m d'altitude sur la crête du Lauzet. Bilan : 11 morts, dont 9 collégiens de 13 à 15 ans, un professeur de mathématiques et une accompagnatrice de l'UCPA, et 19 blessés. Les adolescents étaient élèves en 4 e au collège privé Saint-François-d'Assise de Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Le risque maximum d'avalanche était de 4 sur une échelle de 5, mais la sortie hors piste n'a pas été annulée. Pour les familles des victimes, c'est la preuve de l'imprudence des adultes. L'itinéraire avait toutefois été reconnu et les jeunes bénéficiaient d'un encadrement qualifié. Mais ils restaient « novices en sports de haute montagne », comme le soulignera le juge d'instruction.
L'enquête judiciaire a mis en cause la responsabilité d'un guide de montagne, accusé d'avoir commis une erreur d'appréciation. Il a comparu pour « homicides et blessures involontaires » en octobre 1999 devant le tribunal correctionnel de Gap. Selon les magistrats, l'accident est « indubitablement dû à l'imprudence du guide, lequel, bien qu'il se soit rendu compte de la présence d'une couche de neige dure, qui n'était autre qu'une plaque à vent, a progressé dessus ». Le guide, soutenu par la communauté montagnarde qui dénonçait un lynchage et invoquait la fatalité, a été condamné en janvier 2000 à deux ans de prison avec sursis, sans interdiction d'exercer. Le responsable du centre UCPA et le professeur d'éducation physique du collège ont, eux, été relaxés, provoquant la colère de la plupart des parents des victimes.
Source : Le Parisien du 14 août 2014
Observations : Alors que nous parlons de plus en plus de droit à l'oubli sur les réseaux sociaux et sur Google, il est étonnant que prés de 15 ans après le procès la presse en remette une couche.... L'article de Philippe Descamps dans les Cahiers du Journalisme ne semble pas avoir été lu par toute la profession. Par ailleurs, il facile de juger après les faits et beaucoup moins facile d'apprécier sur le terrain au moment des faits. Après un accident et un procès il est toujours étonnant de voir apparâitre de très nombreux spécialistes autoproclamés exprimant leur avis et surtout leurs jugements. Restons modeste.... surtout sur un phénomène qui peut arriver à tous pratiquants de la montagne.
Louis Dollo, le 14 août 2014