Traverses de chemin de fer cancérogene

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Le traitement des anciennes traverses de chemin de fer en bois est cancérogène

- Les traverses de chemin de fer contiennent des substances cancérogènes

La durée d’utilisation des traverses de chemin de fer va jusqu’à 25 ans. Pendant cette période, elles évacuent environ un tiers des 15 kg d’huile de goudron dont elles ont été imprégnées dans l’environnement. Comme l’a montré une étude de l’EMPA, ce sont surtout les éléments peu volatils qui demeurent dans les traverses. L’huile de goudron est composée jusqu’à 85% d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les HAP sont peu dégradables, s’accumulent dans les êtres vivants et sont toxiques pour les organismes aquatiques. Certains d’entre eux, comme le benzo(a)pyrène, peuvent provoquer des cancers.

Chaque année, les entreprises de transports suisses remplacent plus de 200.000 traverses de chemin de fer. Ils les vendent en partie à des entreprises ou à des particuliers, qui réutilisent ce bois pour de nombreux usages. En France la situation est assez similaire mais manifestement personne ne bouge.

Les suisses ont pris l'affaire au sérieux en modifiant l’ordonnance sur les substances

Louis Dollo, août 2000

Voir également:
Les traverses de chemin de fer polluées à la créosote transformées en charbon de bois - juillet 2010

- Suisse: Plus de vieilles traverses de chemin de fer pour les jardins et les terrains de jeux

- Communiqué de Presse (27 juillet 2000)

La modification de l'ordonnance sur les substances est mise en consultation

La vente aux particuliers de vieilles traverses de chemin de fer imprégnées d'huile de goudron est interdite. Elles ne doivent plus être utilisées pour des terrains de jeux ou des jardins parce qu'elles contiennent une substance qui peut provoquer des cancers lorsqu'elle entre en contact avec la peau; les valeurs limites fixées pour les substances cancérogènes dans les produits pour la conservation du bois sont nettement abaissées: telles sont les deux modifications principales de l'ordonnance sur les substances. Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC) met aujourd'hui cette ordonnance modifiée en consultation.
Le DETEC veut étendre le champ d'application de l'ordonnance sur les substances: l'ordonnance modifiée introduit une valeur limite de 50 mg/kg (ppm) pour la teneur en benzo(a)pyrène des produits pour la conservation du bois qui contiennent de l'huile de goudron, et une valeur limite de 3% pour les phénols solubles dans l'eau. Les chemins de fer ne sont plus autorisés à vendre leurs traverses que si les produits dont elles sont imprégnées respectent les nouvelles valeurs limites. Toutefois, le bois traité doit être utilisé uniquement pour construire des voies, pour stabiliser des pentes ou d'une autre manière qui ne mette en danger ni l'homme ni les animaux de rente. L'ordonnance s'applique à tous les produits en bois imprégnés d'huile de goudron, donc aussi aux clôtures de jardin et aux poteaux.

- Les traverses de chemin de fer contiennent des substances cancérogènes

La durée d'utilisation des traverses de chemin de fer va jusqu'à 25 ans. Pendant cette période, elles évacuent environ un tiers des 15 kg d'huile de goudron dont elles ont été imprégnées dans l'environnement. Comme l'a montré une étude de l'EMPA, ce sont surtout les éléments peu volatils qui demeurent dans les traverses. L'huile de goudron est composée jusqu'à 85% d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les HAP sont peu dégradables, s'accumulent dans les êtres vivants et sont toxiques pour les organismes aquatiques. Certains d'entre eux, comme le benzo(a)pyrène, peuvent provoquer des cancers.

Chaque année, les entreprises de transports suisses remplacent plus de 200.000 traverses de chemin de fer. Ils les vendent en partie à des entreprises ou à des particuliers, qui réutilisent ce bois pour aménager des jardins, par exemple, ou comme matériel de construction pour des bacs à sable ou des bancs. Lorsque le bois imprégné entre en contact direct et régulier avec la peau, les substances cancérogènes qui subsistent dans le bois peuvent contaminer le corps humain. Aucune étude n'a encore établi de lien entre un cas de cancer et un contact préalable qu'aurait eu le patient avec de vieilles traverses. Le principe de prévention inscrit dans la loi sur la protection de l'environnement commande toutefois de renoncer à utiliser ces traverses dans des locaux fermés, sur des terrains de jeux ou pour border des plates-bandes dans les jardins.

Les nouveaux produits pour la conservation du bois peuvent contenir bien moins de benzo(a)pyrène tout en gardant la même efficacité. L'huile de goudron utilisée par les CFF depuis 1998 pour imprégner les nouvelles traverses ne contient plus qu'un dixième de benzo(a)pyrène (50 ppm) par rapport aux produits plus anciens. Cependant, les preuves scientifiques dont nous disposons suffisent pour démontrer que même avec une huile de goudron dont la teneur en benzo(a)pyrène est inférieure à 50 ppm, le risque de cancer ne peut être exclu.

- Que faire des vieilles traverses?

Jusqu'ici, il n'y avait guère de traverses à éliminer. Les filières nécessaires doivent donc d'abord être mises sur pied. Comme le bois des traverses conserve la majeure partie des substances goudronneuses dont il a été imprégné, ces traverses doivent être éliminées dans des usines d'incinération des ordures ménagères, dans des cimenteries ou dans des installations équipées spécialement pour incinérer le vieux bois. En Suisse, certaines entreprises spécialisées proposent déjà l'incinération des traverses en petites quantités. S'il fallait éliminer de cette manière toutes les traverses démontées, il faudrait compter de 170 à 250 francs par tonne. Ce qui reviendrait, pour 200 000 traverses, à des coûts annuels allant de 2,9 à 4 millions de francs.

- Pas d'obligation d'assainir

La nouvelle ordonnance ne fixe pas d'obligation d'assainir; elle n'interdit donc pas l'utilisation, mais seulement la vente des traverses. Les traverses de chemin de fer qui ont déjà été utilisées à des fins privées ne doivent être ni enlevées ni remplacées.

Il y a cependant d'autres solutions que les traverses pour les amateurs de jardinage: pour aménager des jardins ou des terrains de jeux, ils peuvent aussi recourir à des bois non traités comme le châtaignier, le chêne et le robinier. Le coeur de ces bois est résistant et sa durée de vie est supérieure à 25 ans. L'utilisation de bois moins solides, comme le mélèze et le douglas, est plus économique. On peut aussi prendre du bois traité avec d'autres produits de conservation, qui réponde aux exigences légales. Pour construire des murs de soutènement et encadrer des plates-bandes ou des bacs à sable, des pierres font également l'affaire.

- L'UE réexamine ses dispositions

L'Union européenne n'autorise l'utilisation de bois fraîchement imprégné qu'à des fins artisanales ou industrielles. Elle interdit le recours aux traverses de chemin de fer pour des terrains de jeux ou des installations de loisirs. Pour imprégner les traverses de chemin de fer, les poteaux électriques et les clôtures, elle tolère cependant des huiles de goudron contenant jusqu'à 500 ppm de benzo(a)pyrène. La Commission européenne examine actuellement si, compte tenu des derniers résultats de la recherche, les dispositions de la directive de l'UE sur les huiles de goudron ne devraient pas être renforcées.

- Berne, le 27 juillet 2000

ETEC Département fédéral de l'Environnement, des Transports, de l'Energie et de la Communication
Service de presse

Modification de l'ordonnance sur les substances dangereuses pour l'environnement (ordonnance sur les substances, Osubst) (PDF-File, 9 KB)

Modification de l'annexe 4.4 "Produits pour la conservation du bois" de l'ordonnance sur les substances. Modification de l'ordonnance sur les forêts. Rapport explicatif (PDF-File, 31 KB)

Secrétariat général du DETEC. Palais fédéral Nord.
Kochergasse 10. 3003 Berne
Tél. 031/322 55 11

Source: DETEC