Seisme du 17 novembre 2006 dans les Hautes-Pyrénées

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Le film du séisme du 17 novembre 2006 dans les Hautes-Pyrénées

- Séismes à répétition : trouver la faille...

Les séismes à répétition suscitent encore bien des interrogations et des inquiétudes en Bigorre. La première secousse du 17 novembre, survenue à 19 h 19 et d'une magnitude de 4,9 a été suivie d'au moins 250 répliques. De nombreux dégâts mais pas de victimes. Le 16 décembre, un autre tremblement de terre, de 4 sur l'échelle de Richter ajoutait encore de l'émoi dans un département décidément très exposé à ce risque. D'après les scientifiques, le dernier ne serait pas une réplique du premier car il s'est produit 10 km plus loin. Annie Souriau, directeur de recherches au CNRS et responsable de l'observatoire de Midi-Pyrénées avance l'hypothèse suivante: "Il n'est pas impossible que la première grosse secousse ait fait bouger une faille, de telle façon qu'elle en a provoqué une deuxième. Il faudra passer du temps à faire des petits modèles physiques pour calculer ces possibilités de réajustement".

Des changements de contraintes peuvent donc avoir provoqué le dernier événement. Autre hypothèse: "Des sources auraient changé de niveau et de l'eau se serait déplacée dans le sol, servant de lubrifiant pour de nouvelles failles". Mais les physiciens se gardent de toute conclusion hâtive. Car il faut d'abord recueillir toutes les données relatives à cet événement. Ce qui prendra bien un an ou deux.

Auteur: J. Battoue
Source: La dépêche du Midi du 28 décembre 2006

Encore ébranlés par des secousses à répétition, les Haut-Pyrénéens se posent des questions bien légitimes après l'activité sismique qui a bousculé l'actualité de ces dernières semaines. Le premier coup de semonce était donné par un tremblement de terre de 4,9 sur l'échelle de Richter, le 17 novembre dernier, à 19h19. Dans les 4 jours qui ont suivi, pas moins de 250 répliques ont affolé les populations proches de l'épicentre, situé sous le Hautacam. Pas de victimes mais quand même un certain nombre de dégâts: maisons fissurées, chutes de cheminées et de plâtres, tarissement de sources... Bis repétita le samedi 16 décembre, à 9h17. Mais le séisme d'une magnitude de 4, ette fois, s'est déplacé d'une dizaine de km.

La préfecture a pris ses dispositions dans un département fortement exposé. A travers un forum ayant pour thème "Construire en zone de risque sismique", l'accent a été mis sur la prévention, seul moyen d'éviter un scénario catastrophe.

- Lourdes ne serait pas sr la aille active

Face aux craintes et au questionnement des Haut-Pyrénéens, l'éclairage des scientifiques s'impose à nouveau. "On ne dramatise pas du tout", déclare Mathieu Sylvander, physicien à l'observatoire de Midi-Pyrénées, responsable du réseau surveillance (lire ci-dessous). "Le gros séisme, on n'y croit pas trop", ajoute-t-il. Contrairement aux éruptions volcaniques, "en général, il n'y a pas de signes annonciateurs".

Annie Souriau, directeur de recherches au CNRS et responsable de cette structure, considère, pour sa part: "Il est encore un peu tôt pour tirer des conclusions".

Selon cette spécialiste, le tremblement de terre du 16 décembre ne serait pas une réplique du premier car "il n'a pas eu lieu au même endroit. C'est un autre séisme qui a peut-être été induit par le précédent. Et d'avancer l'hypothèse suivante: "Il n'est pas impossible que la première grosse secousse ait fait bouger une faille, de telle façon qu'elle en a provoqué une deuxième. Quand elle bouge, ça casse. Ce qui entraîne une réponse du sol. Il faudra passer du temps à faire des petits modèles physiques pour calculer ces possibilités de réajustement".Des changements de contraintes peuvent donc avoir provoqué le dernier événement.

Autre hypothèse: "Des sources auraient changé de niveau et de l'eau se serait déplacée dans le sol, servant de lubrifiant pour de nouvelles failles..."

Mais une question taraude les Bigourdans: la cité mariale est-elle exposée? "Elle est peut-être sur une faille, mais il ne semble pas qu'elle soit active, je n'ai jamais trouvé de séismes dessus, ni historiques ni actuel".

Les scientifiques se gardent, bien entendu, de poser un diagnostic trop précoce. Ils doivent d'abord recueillir toutes les données relatives à ce phénomène qui suscite encore des interrogations et des inquiétudes.

Auteur: Josiane Battoue
Source: La Dépêche du Midi du 28 décembre 2006

- Les stations provisoires démontées

Evoquant le deuxième séisme, Mathieu Sylvander, responsable du réseau de surveillance, évoque, lui aussi, "un transfert des contraintes du secteur du Hautacam vers Argelès, sur la même faille". Il ne s'agirait pas de répliques, c'est-à-dire de "contraintes qui se relâchent à proximité immédiate du premier". Celles qui ont suivi le tremblement de terre du 16 décembre ont été "toutes petites", rapporte ce physicien de l'Observatoire de Midi-Pyrénées, contrairement à ce qui s'est passé en novembre. "Connaissant la terre, ça n'a rien d'exceptionnel, c'est même assez normal pour les Pyrénées. Puis il indique qu'après la première grosse alerte, "on avait installé 6 stations en plus de celles qui sont déjà dans le secteur". Mais elles ont été démontées car la dernière secousse n'a pas justifié leur réinstallation. "Tout ce qu'on peut faire, c'est informer les gens du risque", ajoute-t-il. Les équipements permettront d'étudier dans le détail tous ces frémissements du sous-sol et de les localiser avec une grande précision. Ca prendra un an ou deux.

Auteur: Josiane Battoue
Source: La Dépêche du Midi du 28 décembre 2006