- Rhône-Alpes: Les éleveurs de la Confédération paysanne crient au loup à Lyon
Ils ont dénombré l'an passé plus de 9.000 attaques de loups sur le territoire national, soit 2.000 de plus qu'en 2013. Une tendance à la hausse qui n'épargne pas la région Rhône-Alpes, où 2.205 bêtes auraient été victimes du prédateur (en Isère, Ardèche et Savoie pour l'essentiel), soit 300 de plus qu'en 2013. Ce jeudi midi, une trentaine d'éleveurs de Rhône-Alpes, membres de la Confédération paysanne, a envahi les locaux de la Direction régionale de l'environnement à Lyon, avec une dizaine de moutons, pour interpeller les autorités sur la question du statut du loup. Et faire entendre leur ras-le-bol.
«Aujourd’hui, il y a urgence à mener une réflexion sur le statut juridique du loup. La situation est devenue insupportable pour les éleveurs», indique Olivier Bel, responsable du dossier loup à la Confédération paysanne Rhône-Alpes. Aujourd'hui, 350 prédateurs, soit 40 meutes, sont comptabilisés en France, soit une hausse de 20%. «Si rien n'est fait, ils seront plus de 500 dans deux ans et nous dépasserons les 10.000 bêtes tuées», ajoute le responsable du dossier loup à la Confédération paysanne.
- Les tirs de prélèvement autorisés
En tant qu'espèce protégée, la chasse du loup n'est pas libre. Mais il existe des dérogations permettant de protéger les troupeaux en cas d'attaques reconnues. La réglementation prévoit différents degrés d'intervention, comme le tir de défense ou de prélèvement (abattage), autorisé à 36 reprises par an. «Mais quinze prélèvements ont été réalisés en 2014. La réglementation évolue, mais pas assez rapidement. Le loup est une espèce protégée, alors même qu'avec 15.000 bêtes dénombrées en Europe, elle n'est pas menacée», ajoute la Confédération, soucieuse également d'obtenir des données précises en temps réel sur la population des prédateurs en France.
Suite à leur mobilisation nationale, qui s'est soldée ce jeudi à Lyon, par une évacuation rapide par les forces de l'ordre, les éleveurs ont obtenu un rendez-vous au ministère de l'Ecologie. Une petite victoire pour la Confédération qui demandait depuis plusieurs semaines à être reçue par les services de Ségolène Royal.
Auteur: Elisa Riberry
Source: 20 minutes.fr du 29.01.2015