Le projet CANOVIS vu par l'ONCFS

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Le projet CANODIS est, selon l’ONCFS: "Une étude sur les interactions Loups-troupeaux-chiens de protection pour l'amélioration des chiens et des systèmes de protections des troupeaux". Fortement contesté par le milieu pastoral et n’ayant pas, selon quelques témoignages, convaincu beaucoup d’acteurs de l’élevage. Ce projet a été mené par l’IPRA (Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection) une société de type SARL de statut Suisse, gérée par Jean-Marc Landry, apparait aux yeux de beaucoup d’éleveurs, comme une sorte de "pompe à fric" qui n’apporte rien dans l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Faire des études qui ne débouchent sur rien de concret par rapport aux attentes des éleveurs n’a aucun sens sauf pour les écologistes pour faire durer le temps sans s’occuper des vrais problèmes: la prédation.

- Le projet CanOvis

- Une étude sur les interactions Loups-troupeaux-chiens de protection pour l'amélioration des chiens et des systèmes de protections des troupeaux

Malgré la généralisation des systèmes de protection, la prédation lupine sur les troupeaux domestiques demeure importante sur certains territoires, comme dans les massifs du Mercantour (Alpes Maritimes) et de Canjuers (Var) qui à eux deux concentrent quasi 50 % des dommages nationaux. C’est pour comprendre ce phénomène que le projet CanOvis a été lancé en 2013 par l’IPRA. Son objectif est d’étudier les relations entre loups, troupeaux et chiens de protection des troupeaux (CPT) à l’échelle de l’unité pastorale (UP) afin de mieux définir l’aptitude à la protection des chiens dits «de protection», le comportement déprédateur du loup et les facteurs de vulnérabilité les plus déterminants. Cette analyse locale permettra d’identifier les paramètres et situations qui favorisent ou limitent l’efficacité des techniques de protection et plus particulièrement celle des CPT, qui restent l’élément central de la stratégie de protection directe des troupeaux.

Dans le suivi que nous avons mis en place, grâce à des technologies comme le GPS ou l’imagerie thermique, il nous est possible de préciser et corréler l’activité des chiens à celle des troupeaux en configuration « ordinaire », mais aussi face aux diverses « perturbations » liées à leur environnement, à fortiori en présence de loups.

Ces données sont complétées par un relevé des paramètres contextuels et circonstanciels lors des attaques (ou tentatives) des loups: topographie, météo, activité pastorale… et sont enrichies par le recueil des témoignages des éleveurs et bergers partenaires et de leur expérience acquise en matière de protection. En associant ces différentes sources d’information il devient plus facile de bâtir « in situ » des images précises de la vie de ces systèmes pastoraux confrontés au risque récurent de prédation.

Les deux premières saisons de suivis nocturnes (et diurnes) nous ont permis de réunir une soixantaine de séquences filmées impliquant un ou plusieurs loups (fig.1) en documentant un panel étoffé d’interactions parfois insolites. Les résultats préliminaires nous permettent d’ores et déjà de remettre en cause quelques-unes des certitudes qui circulent sur le fonctionnement du triptyque loup-troupeau-CPT et de commencer à proposer un nouveau regard sur la protection des troupeaux et le comportement (déprédateur ou non) des loups.

Les travaux menés dans le cadre du projet CanOvis devraient aboutir à une série de modèles (modèles de vulnérabilité, modèles comportementaux …) et de recommandations concrètes. Ces dernières permettront d’améliorer l’efficacité des CPT (fig. 2), d’ajuster plus finement les stratégies de prévention (en concertation avec les éleveurs et bergers partenaires) et d’augmenter les connaissances sur les loups déprédateurs afin d’optimiser les interventions sur l’espèce.

Malgré l’amélioration et la généralisation du protocole d’intervention sur la population de loups, il est peu probable que nous puissions un jour nous affranchir des techniques de protection des troupeaux. Aussi l’objectif du projet CanOvis est de participer à réduire le risque de prédation au maximum en apportant de nouvelles réponses en terme de protection, particulièrement dans les situations critiques où les outils actuels semblent montrer certaines limites.

Auteur: J-M. Landry & J-L. Borelli - Institut pour la Promotion et la Recherche sur les Animaux de protection
Source: Extrait du bulletin d'information du réseau loup de l'ONCFS n°33