Dans un arrêté municipal, le maire de Pelleautier ordonne des « opérations de tir sur le loup » à défaut de voir le Préfet bouger. De telles initiatives avaient déjà étaient prises dans les Pyrénées à l’encontre de l’ours dès 1991 en vallée d’Ossau, bien avant les premières importations de Slovénie en 1996. L’opération s’est renouvelée en 2000 avec le maire d’Orlu interdisant la divagation des ours sur sa commune puis en 2006, en vallée d’Aspe, par le maire de Borce qui finit par créer un parc à ours aujourd’hui géré par une association soutenue par le… WWF et toutes les associations pro-ours.
Les motivations retenues par le maire de Pelleautier sont assez similaires à celle des pyrénéens en 2006 à la suite des dernières importations d'ours de Slovénie. Mais l'arsenal juridique de cette époque était moins favorable aux maires qu'aujourd'hui avec le loup et surtout les mentalités ont beaucoup évoluées par rapport aux grands prédateurs. Si tous les arrêtés des maires pyrénéens avaient été cassés par les préfets, celui des Hautes-Alpes tentera-t-il le coup sous la pression écologiste. Dans cette hypothèse, en cas de dégâts, le Préfet pourrait être personnellement responsable pour négligence.
L'argumentaire du maire....
Comme les Pyrénéens, le maire de Pelleautier invoque l’article L2212-2 § 7 de Code des Collectivités Territoriales qui stipule que : « La police municipale a pour objet d'assurer le bon ordre, la sûreté, la sécurité et la salubrité publique. Elle comprend notamment : …//… 7° Le soin d'obvier ou de remédier aux événements fâcheux qui pourraient être occasionnés par la divagation des animaux malfaisants ou féroces ; » Les maires disposent donc bien d’un droit mais surtout d’une obligation. Toutefois, cette obligation est tempérée par l’article L2212-1 qui stipule que : «Le maire est chargé, sous le contrôle administratif du représentant de l'Etat dans le département, de la police municipale, de la police rurale et de l'exécution des actes de l'Etat qui y sont relatifs » En clair, si le Préfet ne valide pas la décision d’un maire, la responsabilité pourrait être reportée sur le Préfet. Mais rien n’est clairement dit.
Nous pourrions aussi évoquer l’Article L 427-9 du Code de l’Environnement, non repris dans l’arrêté municipal et surtout voir la définition de la bête fauve, malfaisante et féroce.
L'Article L 411-1 du code de l'environnement n'apporte rien mais l'article L 411-2 apporte des dérogations au précédent article notamment : "c) Dans l'intérêt de la santé et de la sécurité publiques ou pour d'autres raisons impératives d'intérêt public majeur, y compris de nature sociale ou économique, et pour des motifs qui comporteraient des conséquences bénéfiques primordiales pour l'environnement"
Autres références :
Face à toutes ces références auxquelles nous pourrions rajouter l'article L 113-1 du Code Rural, toujours oublié dans le cadre de la défense du pastoralisme, des asssociations écologistes pro-loups s'étranglent. C'est le cas de l'ASPAS et de Ferus.
Au final, ce qui se passe sur le terrain prendras moins d'importance que ce qui se passera devant les tribunaux alors que les vrais problèmes sont sur le terrain. Nous pouvons regretter qu'à ce stade, le syndicalisme agricole concerné par le loup reste muet et n'ai pas pris une initiative similaire depuis longtemps.
Louis Dollo, le 18 mai 2015