Le coup de colère de Christophe Castaner, Président du Groupe National Loup

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Christophe Castaner, Député (PS) maire de Forcalquier (Alpes de Haute-Provence) et président du Groupe national Loup (GNL) n’est pas du tout content des actions de Christian Hubaud, le maire de Pelleautier et conseiller départemental des Hautes-Alpes. Manifestement, les initiatives du maire confronté, sur sa commune, à des prédations de loups à répétition à l’encontre de ses concitoyens, ne sont pas du goût du député citadin.

Dans un communiqué de presse daté de lundi soir, Christophe Castaner attaque point par point les arguments de Christian Hubaud, le maire de Pelleautier qui a pris un arrêté municipal autorisant "quiconque peut se servir d'une arme, à tirer sur le loup" sur le territoire de sa commune. Le problème pour le président du GNL c’est que Pelleautier fait des petits avec d’autres communes prenant la même position: Les Orres, Saint-Sauveur et Prunières dans les Hautes-Alpes. A ces communes, vient se greffer le soutien de la sénatrice Patricia Mohret Richaud (UMP). Nous voyons là se dessiner une bataille politicienne où la logique de défense des éleveurs est contre carrée par la logique d’opposition du député PS.

Si les arrêtés pris sont bien illégaux, il n’en demeure pas moins qu’ils sont la manifestation d’un mal-être général qui n’a que trop duré… plus de 20 ans et en progression constante. Néanmoins, Christophe Castaner, prône la régulation du loup et estime que l’attitude de Christian Hubaud est "inutile". Il estime que le maire de Pelleautier "préfère faire du bruit pour faire parler de soi, plutôt que d'agir". C’est un point de vu. Mais le plus étonnant est d’écrire: « J'ai le souvenir qu'il ait fallu attendre la visite du président Nicolas Sarkozy dans les Alpes-de- Haute-Provence, en 2011… » alors que les premiers quotas maximum de tirs datent de 2005. Mais les résultats nous montrent la très grande inefficacité des services de l’Etat, c’est-à-dire l’ONCFS. De plus, Nicolas Sarkozy n’a jamais caché en «off» son hostilité au loup et à l’ours et sa volonté d’en finir. Problème: Le Ministère de l’écologie était totalement phagocyté par les ONG écologistes comme nous le montre encore les récentes nominations au conseil d’administration de Férus.

Nier le fait «que c'est Ségolène Royal qui a réintroduit le loup en France» c’est ne pas connaître le dossier du loup. C’est bien sous son premier ministère de l’environnement que beaucoup de choses, pour ne pas dire tout y compris une grande partie des archives, ont été cachées. C’est bien elle qui était Ministre de l'Environnement du gouvernement Bérégovoy du 3 avril 1992 au 29 mars 1993. Et c’est bien sous son ministère que Gilbert Simon fut le Directeur de la Nature et des Paysages de 1992 à 1996, accompagnant ainsi la réalisation des premiers lâchers d'ours en Pyrénées Centrales. C'est à cette même période que l'histoire de l'arrivée naturelle du loup a été inventée et médiatisée par Terre Sauvage avec l’accord de Gilbert Simon. Selon le rapport de la commission parlementaire de 2003 il avait également connaissance d'opérations de réintroductions clandestines de loups dans les années 80.... Qui nous dit que ces opérations ne se sont pas poursuivies?

"La gesticulation ne fait pas une politique" selon Christophe Castaner. Nous ne pouvons que l’approuver. Mais alors que fait Christophe Castaner à la tête du Groupe National Loup? Des gesticulations ou la continuité de 20 ans de palabres ? Pour quel résultat? L’accroissement des prédations depuis que Christophe Castaner dirige la palabre.

Sur le terrain, les éleveurs et bergers attendent d’autres résultats et immédiatement avant l'été. Mais ce n’est pas avec ce qui s’est passé au dernier GNL le 20 mai dernier que la situation va avancer. On renouvelle les mêmes ùesures en lâchant quelques tirs qui ne seront jamais réalisés. Ceci pour se donner bonne conscience et tenter de faire taire le mécontentement.

Et puis, le GNL est-il vraiment une structure officielle ou informelle ? Est-ce bien là que des solutions peuvent être trouvées alors que cette chambre à palabres atteint un très haut niveau de discrimination territoriale où sont validées les incohérences tarifaires d’indemnisations de prédations. Face à cette situation, difficile de prendre Christophe Castaner au sérieux. Si le GNL assurait un véritable rôle de concertation pour répondre au mieux à la situation du pastoralisme, nous ne connaîtrions pas le conflit actuel lié à l’accroissement des prédations qui touchent tout le monde et la polémique politique avancée par le député de Forcalquier n’existerait pas. Si le sujet était bien géré, c’est un sujet qui devrait dépasser les clivages politiques. Dommage que Christophe Castaner se lance sur le terrain glissant de la politique de bistrot où, manifestement, il n’est pas en position de force depuis…. 1992.

- Christophe Castaner le 8 avril 2013 à l'AG d'Eleveurs et Montagnes à Forcalquier:

"Il y a un changement de regard et de rapport par rapport au loup.....
"On veut faire en sorte que le loup comprenne qu'attaquer c'est prendre un risque pour lui...."

Interview Christophe Castaner

L'objectid souhaité ne semble pas atteint le 25 mai 2015. Faut-il envisager d'autres moyens? D'autres solutions? Ou encore résoudre cette équation politiquement incorrecte:

Zéro loup = Zéro prédation = Zéro problème = Zéro centime

Louis Dollo, le 25 mai 2015

- Le communiqué de presse de Christophe Castaner du 25 mai 2015

"Il y a deux façons de traiter le problème du loup: faire du bruit pour faire parler de soi ou agir.

Faire parler de soi, c'est prendre un arrêté dont on sait le caractère illégal qui provoquera des crispations bien inutiles sur un dossier dont chacun sait sensible. Cet arrêté sera bien évidemment suspendu par le tribunal... provoquant alors la colère des éleveurs. Le maire pourra alors se satisfaire d'avoir rajouté de la tension à la tension... En même temps, il provoque aussi les défenseurs du loup qui ne manqueront pas de se crisper de nouveau. J'ai le souvenir qu'il ait fallu attendre la visite du président Nicolas Sarkozy dans les Alpes-de- Haute-Provence, en 2011, pour que la grande décision prise soit le prélèvement ... d'un loup!

Ses zélateurs applaudirent alors trouvant le geste d'une grande efficacité ! Je préfère pour ma part agir sans multiplier les coups de menton. Aujourd’hui, l'attitude du Gouvernement est totalement différente de celle de ses prédécesseurs. L'espèce n'est plus menacée, après 20 ans d'inertie, c'est la profession qui l'est. Cette année, pour la première fois, le nombre de loups en France est stabilisé. Cette année, ce sont 18 loups qui ont été prélevés. Malgré cela, le nombre d'attaques a de nouveau augmenté. C'est pour cela que la semaine dernière, mercredi 20 mai, au sein du Groupe national loup, agissant avec la profession, nous avons fait de nouvelles propositions qui vont permettre d'élargir les modalités de défense des troupeaux mais aussi l'efficacité des prélèvements. La ministre de l'écologie, Ségolène Royal, les soumettra dans les semaines à venir au Conseil National de Protection de la Nature pour qu'un arrêté soit pris avant l'été. Le plafond des prélèvements est porté à 36. Il sera atteint, j'en ai la conviction. Il me semble que la modestie de ceux qui se sont montrés impuissants depuis trop longtemps devraient à minima éviter la démagogie, voire le mensonge comme ce fut le cas sur Alpes 1. Christian Estrosi nous expliquait que c'est Ségolène Royal qui a réintroduit le loup en France, alors même qu'il présidait les travaux qui avaient établi que rien ne pouvait permettre de dire que le loup n'était pas revenu naturellement en France.

La gesticulation ne fait pas une politique."